A l’initiative d’Arnaud Montebourg, Manuel Valls a signé mercredi 14 mai un décret soumettant les investissements étrangers à autorisation préalable; ce qui devrait permettre à l'Etat de s'opposer à la prise de contrôle d'un certain nombre d'entreprises françaises dans cinq nouveaux secteurs :
· l'approvisionnement en électricité, gaz, hydrocarbures ou autre source énergétique
· l'exploitation des réseaux et des services de transport
· l'approvisionnement en eau
· Les communications électroniques
· La protection de la santé publique.
Nos medias aux ordres nous ont immédiatement rappelé que de nombreux pays, à commencer par les États-Unis et l’Allemagne, ont mis en place des mesures de protection de certains secteurs de leur industrie. L'Allemagne a introduit plus de 700 mesures restrictives et les Etats-Unis un peu moins de 800 au cours des quatre dernières années, ce qui a exacerbé l’ire des Canadiens dont le commerce avec son grand voisin est crucial pour sa survie. Dont acte !
Mais le problème de cette nouvelle « montebourgade » n’est pas son principe mais le fait qu’elle arrive à un très mauvais moment. D’une part parce qu’elle est sans conteste motivée par « l’affaire Alstom » et donc donne à nouveau l’image d’un gouvernement aux abois qui réagit au coup par coup, faute de véritable politique industrielle d’ensemble. D’autre part parce que cela confirme que nos meilleures entreprises, écrasées par les impôts, taxes et charges sociales, n’arrivent plus à dégager les bénéfices qui leur permettraient d’investir et de conquérir de nouveaux marchés. Sans parler d’une campagne gouvernementale qui stigmatise les « riches » et décourage nos compatriotes d’investir dans les actions de nos propres sociétés.
Dans le cas particulier d’Alstom, il semble que si le gouvernement devait s’opposer au rachat de la branche énergie par General Electric, cela laisserait la porte grande ouverte à Siemens qui n’aurait plus qu’à ramasser les miettes à n’importe quelles conditions, faute d’autre repreneur. Alstom est en difficulté, l’attitude la plus intelligente de la part du gouvernement devrait être de laisser son Conseil d’Administration négocier le meilleur deal pour l’entreprise.
Pendant ce temps, Manuel Valls joue avec les nerfs de nos concitoyens, comme le malade mental qui se tape la tête contre les murs en disant « cela fait tellement de bien quand je m’arrête ». Sauf que c’est avec notre tête qu’il joue. Après avoir augmenté considérablement l’impôt sur le revenu, il a annoncé vendredi qu'une réduction fiscale allait bénéficier dès 2014 à 3 millions de ménages, dont 1,8 million sortiront purement et simplement de l'impôt sur le revenu. Une baisse d'impôt d'un milliard d'euros qui sera compensée par une lutte renforcée contre la fraude fiscale. En résumé, ce sont les « mauvais » contribuables qui vont financer ceux qui ne le sont plus ! A dix jours des élections européennes, la ficelle est grosse !
Les 200 jeunes filles enlevées au Nigéria par les islamistes de Boko Haram n’ont toujours pas été localisées. La France a appelé une réunion à Paris, qui rassemble les chefs d'Etat du Bénin, du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad, ainsi que William Hague, le ministre britannique des affaires étrangères, Wendy Sherman, la directrice politique du département d'Etat américain et, pour l'Union européenne, Pierre Vimont, l'adjoint de Catherine Ashton. Officiellement, il s'agit de coordonner la collecte de renseignements au niveau régional pour faciliter la recherche des jeunes filles kidnappées. Il n'est pas question d'envoyer des soldats occidentaux mais la France compte mettre à disposition ses avions Rafale, Mirage et Bréguet, basés au Tchad pour faciliter la recherche d'informations.
La rencontre de Paris vise aussi à faire inscrire Boko Haram sur la liste des organisations terroristes des Nations unies, alors que la secte figure déjà sur celle des Etats-Unis qui, de leur coté, ont envoyé des « conseillers militaires » au Nigeria. Même si cette intervention américaine n’est pas exempte d’arrières pensées, elle devrait être plus efficace que les parlotes parisiennes. A condition que les jeunes filles soient encore en vie.
Avoir un gouvernement qui change d’avis comme une girouette, même lorsque c’est dans le bon sens, est toujours inquiétant. Mais nous ferons quand même notre bonne nouvelle de la semaine du fait que, après avoir soutenu un amendement communiste au Sénat mettant à mal le régime des auto entrepreneurs, le gouvernement fait marche arrière et revient au texte antérieur. Ce régime instauré lors du passage furtif du modérément libéral Hervé Novelli au gouvernement de Sarkozy reste la meilleure chose qui soit arrivée à notre pays depuis longtemps.
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