L’encre n’est pas encore sèche pour une loi Travail qui devait aider les entreprises et a fini par les handicaper un peu plus, qu’un nouveau « chantier ambitieux » nous est annoncé par Manuel Valls. Une fois de plus, l’enfer socialiste est pavé de bonnes intentions. Il s’agit pour le Premier ministre de réduire la complexité de nos prestations sociales (RSA, AAH, ASAPA etc.) en les fusionnant afin de les remplacer par une couverture socle unique complétée en fonction des situations individuelles. Une première suspicion nous envahit quand on entend qu’un rapport du député socialiste Christophe Sirugue servira de base, un contenu précis étant élaboré pendant les six prochains mois, pour une mise en œuvre en 2018.
Il n’est pas encore question de discussions avec les « partenaires sociaux » mais il est évident qu’un tel chantier ne saurait être conclu sans passer sous les fourches caudines de syndicats qui s’appliqueront à en retourner l’objectif initial. Une crainte exacerbée par les manœuvres électoralistes qui ne manqueront pas d’orienter l’action du gouvernement pendant les prochains mois. Et même la perspective d’une alternance en 2017 ne nous rassure guère, tant il paraît illusoire d’en espérer la remise en question de la manière dont les représentants des salariés et étudiants sont élus et tant la crainte de mouvements de rue est forte.
Et si nos lecteurs en doutaient, il suffirait de regarder du coté du congrès de la CGT. Le mot d’ordre de grève le 28 avril y a été adopté à plus de 78% des participants. Les appels à une grève générale reconductible s’y sont multipliés. De vieilles expressions sont revenues, comme la dénonciation de
« la casse du modèle social organisée par le patronat et le gouvernement », ou encore que « l’ennemi des travailleurs reste le système capitaliste ». La lutte des classes est toujours d’actualité. Dans ce cadre, la direction de la CGT appelle la poursuite de l’action, la tenue d’assemblées générales dans les entreprises et les services publics pour que les salariés décident, sur la base de leurs revendications, de la grève et de sa reconduction pour gagner l’ouverture de véritables négociations de progrès social : un code du travail du 21ème siècle, la mise en œuvre d’une réelle sécurité sociale professionnelle et la réduction du temps de travail à 32 heures.
Rien de moins !
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