Une fois n’est pas coutume mais même si c’est difficile à avouer, je suis d’accord avec Hollande qui s’agace de la procrastination des Britanniques. D’abord Cameron qui démissionne mais pas tout de suite et qui refile le bébé du dépôt de la demande de sortie de l’Union européenne à son successeur qui ne prendra ses fonctions que dans trois mois. Et voilà maintenant deux successeurs éventuels, Theresa May et Michael Gove qui disent ne pas vouloir déclencher la procédure avant l’année prochaine. La différence est que je ne suis pas convaincu qu’Hollande en conclue la vraie raison : elle est toujours la même. Les Britanniques n’ont jamais rien voulu d’autre que tuer l’idée même d’Union européenne. Ils s’y sont évertués avec une rare constance depuis 1950. D’abord, le refus d’adhérer à la Ceca, ensuite en 1957 la pression pour empêcher la naissance de la CEE. Ayant échoué dans cet objectif, ils y sont entrés en 1973 et, patiemment, lui mettent des bâtons dans les roues depuis 43 ans. Maintenant que, non seulement le boulot est fait et que tout le monde déteste l’Europe, pour de bonnes mais aussi de mauvaises raisons, et qu’en plus ils nous ont imposé leur sabir, ils décident de claquer la porte tout en sachant que leur procrastination fait le lit d’un immense désordre dans l’Union et dans les Etats membres et en continuant à exiger de négocier avant de partir. Hollande a donc raison : « du balai et tout de suite ! »
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