Près de cinq millions d’électeurs de la droite mais aussi de la gauche et du centre ont choisi François Fillon pour être leur candidat à la présidentielle en 2017. Et tous les médias de rechercher les causes de ce choix en comparant son programme à celui de Juppé pourtant si proche du sien. Et se demander ce qui a bien pu amener ces presque cinq millions d’électeurs à se déplacer pour voter à presque 70 % pour lui. Une première raison semble évidente : l’âge et la posture. Le calme de l’un, l’agressivité de l’autre.
À mon avis ce n’est pas la seule. Tout ce que la France compte aussi de psychologues et philosophes essaye, depuis que sont tombés les résultats, de puiser dans leur argumentaire habituel et de trouver aussi dans le programme des deux candidats ce qui a bien pu décider cet électorat à le préférer à Juppé. Rien ne les oppose vraiment dans ce domaine. A première vue on pourrait donc penser que c’est parce qu’il a donné avec sa famille l’image de la France traditionnelle dont ils ont la nostalgie et de lui même une image plus conforme à l’idée qu’ils se font de ce que devrait être un président de la République. Quelques uns ont dû prendre en compte aussi son goût du risque et sa prudence dans la réalisation de sa passion pour les courses automobiles.
Personnellement je pense que, si ces raisons existent, ce ne sont pas les seules.
Les cinq mille votants de la droite et du centre, mais aussi de la gauche ne sont pas des électeurs « ordinaires ». Ce sont ceux qui, excédés par la prise de possession du pouvoir politique par des partis qui se sont organisés pour que l’alternance ne concerne qu’eux, cèdent la place. Ils ont pour cela exclu le Front National du débat politique qui représente 20 à 30 % des électeurs mais n’a que deux députés alors qu’il est présent au niveau européen. Certes, Jean-Marie Le Pen a plombé son parti par des propos inacceptables mais on ne peut nier que sa fille ait pris les bonnes distances qu’il fallait pour lui rendre sa légitimité de parti politique. Que ce soit un parti ramasse tout ne le différencie pas tellement du parti communiste auquel, pour lui, tout est bon y compris la violence extrême pour s’opposer aux lois qui lui déplaisent.
En conséquence, exclure le FN n’est qu’un moyen imparable pour droite et gauche de conserver le privilège de gouverner la France. Ce dont personnellement je les considère incapables dans l’état actuel des choses tant leur programme économique est illisible.
La vraie raison du choix de François Fillon relève pour moi d’un phénomène qu’obsédés par leurs certitudes politiques nul parti qui les assume n’a compris : j’y vois moi un message de représentants de la France profonde en révolte contre ces bobos qui ont conduit la France où elle en est. Deux millions de votants étaient attendus, il en vint quatre. Ces deux millions supplémentaires de droite et de gauche se sont manifestés au nom de la France profonde, fière d’elle même, consciente des millions de morts qui ont défendu au fil de l’Histoire son intégrité sa personnalité, son peuple et ses vertus pour essayer de reprendre en main le domaine de la politique capté depuis des décennies par les soixante-huitards et les bobos !
Pour moi ce sont en quelque sorte les nouveaux Astérix de notre siècle qui résistent à des courants qui veulent entraîner leur pays vers un autre destin que celui auquel son Histoire et les sacrifices de leurs ancêtres lui donnent droit.
Souhaitons qu’ils soient de plus en plus nombreux pour que la France redevienne la France !
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