Au voleur ! On a volé… la démocratie. Il suffit d’écouter une émission du prétendu « service public », en l’occurrence « Mardi politique » pour s’en convaincre. Hier, une journaliste, qui a peut-être manqué une carrière de commissaire politique, recevait Marine Le Pen. Le sujet devait être l’élection présidentielle. Non, la situation de la France, son déclin, les problèmes et les solutions, les programmes des candidats ne l’intéressent pas prioritairement. Seules les « affaires » paraissent d’abord la préoccuper. Roselyne Febvre entame donc l’interrogatoire de la candidate en la questionnant sur la mise en examen de François Fillon. Les affaires prendront 15 minutes sur les 40 de l’émission. Elles permettront d’évoquer avec un mépris mal dissimulé « l’épouse, les costumes, les enfants » du candidat républicain, de constater avec regret « qu’il va rester là », et enfin de déplorer l’atteinte ainsi portée à l’exemplarité par un homme voulant être Président de la République. Peut-il continuer dans ces conditions ? demandera-t-elle même à son invitée. Celle-ci se voit alors obligée de rappeler qu’une mise en examen n’est pas une condamnation, et que la présomption d’innocence ne doit pas être oubliée. Bien sûr elle ne rate pas l’occasion de décocher trois flèches en direction du concurrent en difficulté : d’abord, il aime l’argent ; ensuite, son programme est d’une grande brutalité ; enfin, il s’est mis lui-même dans la nasse en ayant par rapport à la justice une attitude ambiguë. Sur ce dernier point, elle a raison. La chronologie de l’action judiciaire suscite à l’évidence le soupçon d’une manipulation politique. Cela est patent pour François Fillon, mais aussi pour le Front National. En ne se rendant pas à la convocation des juges, la présidente du FN est cohérente et la journaliste souligne aussitôt sa tendance à croire au complot.
Le CSA s’inquiète de l’avance considérable de François Fillon dans le temps d’antenne. On en arrive à ce paradoxe que les heures passées à affaiblir le candidat sur des sujets qui ne concernent en rien la campagne présidentielle vont être prises en compte à son détriment. Le supplice chinois des informations livrées au goutte-à-goutte, jour après jour, par le duo médiatico-judiciaire et la précipitation finale de la mise en examen font penser à une corrida : on a commencé avec les picadors du « canard »; on a continué avec les passes de muleta du parquet ; et les juges ont porté l’estocade… sauf que le taureau n’a pas quitté l’arène et continue à vouloir se battre en dépit des convenances et des attentes du microcosme. Le déplacement opéré du terrain politique au judiciaire est une perversion volontaire et gravissime de la démocratie. François Fillon avait été désigné comme le candidat de la droite et du centre à l’issue des primaires. Les « révélations » du canard sur des faits largement antérieurs s’inscrivaient dans la campagne et pouvaient peser sur l’opinion des électeurs. La séparation des pouvoirs aurait dû inciter la justice à attendre la fin de la période électorale avant d’intervenir afin de ne pas apporter son « crédit » aux imputations formulées. D’habitude, elle sait prendre son temps. Il faut rappeler que le Parquet National Financier créé par le ministère Taubira à la suite de l’affaire Cahuzac, qui a conduit l’enquête, avec les fuites que l’on sait, n’est pas indépendant dans le cadre d’une « autorité » judiciaire qui justement n’est pas un pouvoir en France. Les élus bénéficient de la légitimité que leur octroie le peuple. Même lorsque la justice s’intéresse à leurs fautes éventuelles, ses fonctionnaires doivent le faire avec fermeté, mais aussi avec le respect qu’ils semblent, comme les journalistes, avoir quelque peu oublié. Mon expérience personnelle a forgé mon opinion à ce sujet. C’est au bout de quatre ans que je suis sorti totalement blanchi du procès qui m’était fait. Lors d’une audience, j’avais subi le discours aberrant d’une avocate générale, du parquet donc, me reprochant d’être un député qui ne respectait pas la loi. En l’occurrence, les propos qui m’étaient reprochés étaient ceux que j’avais initialement tenus à l’Assemblée pour m’opposer à une loi. Par une sorte de petit coup d’Etat, un fonctionnaire de justice venait donc interdire à un élu du Peuple de remplir sa mission. Il est plus que temps que cette inversion des légitimités cesse.
Il est clair que François Fillon a du goût pour une certaine aisance, que c’est un homme attaché à l’élégance de sa tenue. Sa manière de vivre au niveau de responsabilité qui a, depuis longtemps, été le sien n’a rien de choquant. Beaucoup d’activités infiniment moins utiles au pays procurent une richesse ostentatoire plus contestable. Beaucoup de personnages qui ont frayé avec le monde politique, en ont fait partie ou entretiennent avec lui des relations incestueuses, bénéficient de situations privilégiées, de niches confortables et de parachutes dorés. Notre République bananière des copains et des coquins mérite davantage l’attention de la justice que le salaire de Madame Fillon. L’activité politique, avec ses risques, demande une certaine sécurité financière. J’ai gagne huit procès. Ceux-ci ne concernaient que ma parole et mon honneur. Le bilan financier est néanmoins lourdement négatif et m’a contraint à beaucoup de prudence dans mon engagement dans des campagnes politiques. Cette retenue est-elle « démocratique » ? Je ne le crois pas.
Tout porte à croire que François Fillon sortira indemne de cet acharnement judiciaire. Ni les salaires des assistants parlementaires qui n’entrent nullement dans la compétence du PNF, ni les soutiens d’ordre privé ne sont susceptibles d’entraîner une condamnation. Les recours contre la procédure prendront du temps. Le mal aura été fait dans l’opinion. Si François Fillon n’est pas présent au second tour des présidentielles, on aura volé leur élection aux Français.
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GRENIER
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Si tous les ténors du parti dont Alain JUPPE, qui est trop absent de la campagne, rejoignent François FILLON alors c’est toute la droite, unie, qui gagnera.
Les centristes, un peu trop dispersés recolleront au troupeau de fidèles.
Merci à Alain JUPPE pour tout le peuple de droite. Il attend son soutien fraternel et familial.
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