Alors que se termine une semaine pendant laquelle les médias ont joué à nous faire peur, l’actualité se calme, sans pour autant que les épées de Damoclès suspendues sur nos têtes aient disparu.
L’Écosse restera britannique. Ce premier référendum sur l’indépendance ne sera sans doute pas le dernier et Londres va d’ores et déjà devoir accorder plus d’autonomie à sa province du nord mais l’honneur est sauf : l’Union Jack va conserver sa croix de Saint André. Bruxelles peut également pousser un soupir de soulagement tant un oui à l’indépendance aurait posé de problèmes pratiques et entraîné d’autres velléités de séparatisme en Belgique, en Espagne… et ailleurs.
Même processus en Ukraine où Kiev a dû accorder plus d'autonomie aux régions prorusses du Donbass en rébellion; avec un « statut spécial » pour les zones tenues par les rebelles, qui reçoivent pour une durée de trois ans le droit de créer leur propre force de police, de nommer procureurs et juges et de gérer l'économie et le budget locaux. Selon le texte, des élections seraient organisées le 7 décembre dans les régions concernées, afin qu'elles se dotent d'exécutifs locaux. La langue russe y obtient un statut équivalent à celui de l'ukrainien, et Kiev promet de favoriser la coopération transfrontalière entre ces zones et la Russie. Une amnistie est également accordée aux combattants ayant pris les armes contre l'armée ukrainienne. Malgré cela, la trêve reste précaire notamment à Donetsk où de nombreux affrontements ont lieu quotidiennement. Quant au but ultime de Vladimir Poutine, cela reste la grande inconnue.
Mais la région du monde la plus inquiétante reste l’Irak. Nous y consacrons notre édito de la semaine. Hollande se complait en chef de guerre et donne l’occasion au monde de voir ce que peuvent faire nos avions Rafale si difficile à vendre. Moins belliqueux, mais tout aussi déterminés, de nombreux manifestants ont défilé ce dimanche en soutien aux chrétiens d’Orient persécutés.
La conférence de presse de François Hollande nous a rappelé la fameuse réplique du film « La guerre des boutons » d'Yves Robert, quand P'tit Gibus s’exclame : « Si j'aurais su, j'aurais pas venu ».
Mais Hollande n’a pas suscité l’émotion touchante du jeune héros. En l’entendant nous expliquer combien il était difficile d’exercer ses responsabilités, nous n’avons pu nous empêcher de nous remémorer les quinze termes de son anaphore.
Il semble avoir découvert que « lui, président » n’était sans doute pas celui que méritait la France.
Il semble avoir découvert que la normalité qu’il disait vouloir incarner n’était pas adaptée aux exigences de la fonction et moins encore lorsque les circonstances demanderaient que l’hôte de l’Élysée se hisse à la hauteur des évènements.
Il semble avoir découvert que la France était au bord du gouffre, sans esquisser le moindre geste pour changer de direction et en affirmant avec conviction que ce serait à l’Allemagne de le faire.
Dans ce but, il délèguera ses pouvoirs à Manuel Valls qui sera reçu à déjeuner à Berlin par Angela Merkel dès lundi; un honneur auquel Jean-Marc Ayrault, pourtant professeur d'allemand devenu premier ministre, n'avait jamais eu droit. Les deux dirigeants donneront ensuite une conférence de presse à propos de la ligne économique de la France. Manuel Valls compte sur l'indulgence de la Chancelière. Autant lui demander de laisser un âne gagner le prix de l’Arc de Triomphe à Longchamp. Pourquoi donc Mme Merkel, fatiguée de voir ces menteurs de Français incapables de tenir leurs promesses budgétaires, serait-elle prête à renoncer à une politique qui marche ?
L’offre de prêts à long terme, à taux proches de zéro, de la Banque centrale européenne (BCE) a reçu un succès mitigé. On ne donne pas à boire à un âne qui n’a pas soif et les entreprises n’ont pas la visibilité nécessaire pour investir. Comme un chien qui se mord la queue, notre économie tourne en rond et rien n’encourage les investisseurs à emprunter aux banques, même à des taux très attractifs. Quant aux particuliers, c’est pire encore : malgré l’effondrement des rémunérations de leurs économies et malgré la baisse de leur pouvoir d’achat, ils continuent d’épargner tant ils craignent que demain soit pire qu’aujourd’hui.
Plus optimistes, les ministres des Finances du G20 ont préparé 900 plans de réformes structurelles pour doper la croissance mondiale de 2 points d'ici 2018. Deux mille milliards de dollars de richesses supplémentaires qui risquent de bouder une France en manque de compétitivité.
Sans surprise, Nicolas Sarkozy a officialisé son retour en politique en se portant candidat à la présidence d’une UMP qu’il se propose de transformer de fond en comble. Un travail de Titan dont nous ne nous mêlerons pas. Si ce n’est pas la meilleure manière pour l’ancien Président de retrouver l’Élysée en 2017, il n’avait guère le choix. La politique a horreur du vide et entre les socialistes en plein désarroi et un Front National qui a besoin de temps pour se préparer, il y avait un trou à combler.
La bonne nouvelle de la semaine nous vient d’un sondage effectué pour le compte du Figaro qui montre qu’une large majorité de Français seraient favorables à :
– Une réduction du nombre de parlementaires.
– Un durcissement des conditions d’acquisition de la nationalité française.
– La renégociation des accords de Schengen afin de permettre un meilleur contrôle aux frontières.
– La suppression des régimes spéciaux des fonctionnaires.
– La simplification du Code du travail pour permettre plus de flexibilité.
Les Français sont prêts. Mais quel dirigeant politique aura le courage de les écouter ?
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