L’Europe a-t-elle besoin d’un allié aussi peu fiable ?
La Turquie s’est enfin décidée à intervenir dans le conflit opposant l’Europe et les Etats-Unis à l’Etat Islamique pour sauver une ville assiégée. Elle le fait avec parcimonie, puisqu’il s’agit de ne laisser passer que 150 soldats kurdes.
Nous persistons à ne pas comprendre, à ne pas admettre, comme 64 % des Français, ce qui nous pousse à sceller notre sort à ce pays. La pré-adhésion de la Turquie a coûté 4,9 milliards d’euros pour la période de 2007 à 2013. La part contributive de la France est de 18,2 %, soit 892 millions d’euros. Nous avons demandé à notre député, M. Deflesselles, d’interroger le gouvernement pour confirmer ces chiffres. Nous attendons sa réponse. Mais nous savons d’ores et déjà, selon un rapport de 2009 de la Cour des Comptes Européenne, que cette somme a été octroyée malgré « des retards excessifs » des «difficultés de mise en œuvre », «une évaluation et un contrôle inadéquats ».
A quoi servent ces sommes ? En théorie : « Aide à la transition et renforcement des institutions, coopération transfrontalière et régionale (avons-nous à nous en féliciter aujourd’hui ?), développement régional, développement des ressources humaines, développement rural ». Nos euros ont-ils servi aussi à construire le palais de M. Erdogan (200.000 mètres carrés, 1.000 chambres) qui sera inauguré bientôt ?
L’utilisation de ces sommes est-elle pertinente ? « Sur les 11 projets contrôlés, deux seulement définissaient réellement leurs besoins spécifiques, en matière d'équipements, installations, activités à mettre en place nécessaires à la mise en œuvre du projet. Ainsi, en ne définissant pas leur besoins et leurs objectifs, les gestionnaires de projets ne se donnaient pas d'obligation de réussite. Ainsi, nous pouvons donc estimer que 18% des 132 projets ont été menés à bien ».
Allons-nous continuer à distraire ces sommes du budget de la France, alors que personne ne croit plus au succès de cette entreprise ? En 2010, puis en 2013, des députés courageux ont proposé, par des amendements au projet de budget, de supprimer la part contributive de la France. En vain !
Le régime de la Turquie étant devenu ce qu’il est, ce pays ne sera jamais un allié fiable. M. Erdogan (et son « peuple », puisqu’il a été brillamment élu par lui) rêvent d’un califat. Aucune chance de le trouver à nos côtés pour combattre des califats ; un pays du Proche Orient en a déjà fait l’expérience après 50 ans d’amitié.
Sage conseil de Molière à nos députés « Si n'être point cocu vous semble un si grand bien/ Ne vous point marier en est le vrai moyen. » (Les Femmes savantes)
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