Chronique de l’association des contribuables de l’intercommunalité d’Aubagne
Il n’y a pire sourd qui ne veut entendre. Les dirigeants français, de droite comme de gauche, persistent à avoir des yeux enamourés pour la Turquie alors qu’une majorité de Français refusent d’accueillir ce pays dans l’Europe.
Il y a peu nous écrivions : « nous persistons à ne pas comprendre, à ne pas admettre, comme 64 % des Français, ce qui nous pousse à sceller notre sort à ce pays. La pré-adhésion de la Turquie a coûté 4,9 milliards d’euros pour la période de 2007 à 2013. La part contributive de la France est de 18,2 %, soit 892 millions d’euros ».
Le rejet de nos concitoyens est ancien et tenace, mais il s’oppose en vain à nos dirigeants. Pour ces derniers l’intégration de la Turquie à l’UE est chose acquise, définitive et les « incartades » actuelles de ce pays ne mettront pas en cause la doxa établie, d’autant que l’obligation d’un référendum pour toute nouvelle adhésion ne figure plus dans le traité de Lisbonne.
Dans son édition du 7 novembre 2014, Newsweek « publie le témoignage d’un jihadiste de l’Émirat islamique qui atteste d’un accord permettant aux combattants de l’ÉI de franchir la frontière. Il indique également que les commandants de l’ÉI parlent le turc et discutent en permanence par radio avec les autorités turques. Enfin, il souligne que l’armée turque aide l’ÉI à combattre les kurdes ».
Dans le Figaro du 10 novembre, comme dans de précédentes éditions, le reporteur Georges Malbruno ne dit pas autre chose sous le titre « l’hydre financière de Daech ». La Turquie est effectivement la plaque tournante du commerce de contrebande avec l’Etat Islamique.
Nous avons souhaité savoir si la question de la préadhésion de la Turquie à l’Union Européenne était aussi prégnante pour les députés qu’elle l’est pour les contribuables français, en raison de son coût et de son inutilité. Depuis l’été, et la création de l’Etat Islamique, une cinquantaine de questions écrites ont été posées aux ministres. Sauf erreur de notre part, aucune n’a trait à la poursuite ou non des négociations de préadhésion avec la Turquie. La plupart de ces questions associe les « évènements » actuels à des considérations relatives : « au sort des opposants kurdes, à Chypre, aux passages aux frontières, au numéro vert pour les familles », ceci pour les quatre dernières questions en ligne. La cinquième est la seule qui n’élude pas la question de la prolongation de l’aide française à la Turquie. Elle est posée par Madame Marion Maréchal-Le-Pen le 7 octobre 2014 QE 65803) et reproduite partiellement ci-dessous.
«…. Compte tenu de l'importance des prébendes de la rente pétrolière avec laquelle les terroristes achètent des armes et rémunèrent des milliers de jihadistes, elle demande si la France entend appeler la Turquie, partenaire industriel avec qui notre pays a établi une coopération contre les filières jihadistes, à fournir une clarification nécessaire pour ne pas engendrer des suspicions nuisibles aux relations entre nos deux États. Par ailleurs elle lui demande si le Gouvernement proposerait à l'Union européenne la clôture de toutes les négociations entamées avec la Turquie si cette dernière n'apporte pas les preuves suffisantes de l'authenticité de sa collaboration à l'alliance internationale contre le terrorisme islamiste ».
Que la Turquie soit un allié peu fiable est évidemment une question gênante. Mais pour nous, contribuables, il est surtout inadmissible que nos dirigeants persistent à arroser l’Anatolie pour en faire un jardin digne de nos régions, qu’ils aident à former une administration turque aussi éloignée de nos principes de laïcité… alors qu’il y a tant à faire chez nous.
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