Éclipsé par les élections législatives en Espagne, le referendum organisé ce même dimanche en Slovénie donne une vraie leçon de démocratie à la France. Près des deux tiers des électeurs qui ont pris part au vote ont émis un veto à la loi votée en mars dernier imposant le mariage unisexe. De ce fait, le peuple slovène a eu le dernier mot et le texte ne sera pas appliqué.
En France, le Conseil économique et social, affublé depuis peu du qualificatif d’environnemental, prétendument troisième assemblée de la nation et dont l’utilité échappe à peu près à tout le monde sauf à ses profiteurs, avait refusé de consulter les 700 000 pétitions qui lui avaient été adressées pour protéger la famille, la civilisation, si ce n’est tout simplement pour éviter l’abus de pouvoir consistant à déléguer aux parlementaires le droit de modifier le sens des mots.
Cet épisode nous renvoie au simulacre de démocratie, qui confine en l’occurrence à l’injure au peuple, qui a présidé à la réforme constitutionnelle de 2008. Sans vergogne, avec cynisme et hypocrisie, le Congrès a prétendu instaurer le referendum d’initiative populaire en modifiant l’article 11. Son alinéa 3 est ainsi libellé : « Un référendum (…) peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d’une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l’abrogation d’une disposition législative promulguée depuis moins d’un an ».
Ce texte équivaut ainsi à exiger, avant de soumettre à referendum, l’accord de 185 députés et sénateurs, eux-mêmes appuyés par très exactement et, au minimum selon le chiffre officiel le plus récent, 4 395 669 électeurs. Pour fixer les idées, ce chiffre équivaut à peu près à 60 % du total des électeurs socialistes ou front national, ou 40 % de celui des électeurs Reps au second tour des régionales de la semaine dernière.
Sauf erreur, il n’y a aucun autre exemple au monde où la Constitution contient une disposition qui se fout aussi ouvertement des citoyens. Un certain nombre de parlementaires UMP, dont le Président de La Droite Libre, Christian Vanneste, prenant en compte cette infamie, avaient soumis en mai 2011, une proposition de loi constitutionnelle proposant d’organiser un referendum à l’initiative de 800 000 signataires. Naturellement, ce texte a été rejeté. Pourtant, Valls n’était pas encore Premier ministre mais peut-être hurlait-il déjà, chaque matin que Dieu fait, à la défense des valeurs de la république et menaçait de guerre civile si le texte passait… il faudrait consulter les archives.
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