Authentique homme de gauche, Michel Rocard inspirait le respect. Rien de ce qu’il a entrepris au cours de son existence ne le fut contre le cours de ses idées. En total désaccord avec ses convictions, on peut admirer sa sincérité et sa perpétuelle recherche de solutions pour ce qu’il croyait être le bien de la France.
Le RMI fut un désastre parce qu’il l’a appliqué en tant que socialiste mais son inspiration n’est pas différente de celle du revenu universel largement défendu aujourd’hui par les libéraux. À droite, on considère qu’un revenu de subsistance doit se substituer à toute autre assistance. La gauche, et c’est en cela qu’on ne pouvait que s’opposer à Michel Rocard, lui assignait une fonction redistributive. Michel Rocard fut aussi l’inventeur de la CSG. Il l’avait aussi conçue comme un moyen de redistribution alors qu’elle eût pu être un remarquable outil de simplification fiscale. Ce fut son erreur ; mais il consacra son existence entière à tenter de contredire cette réalité têtue que la gauche française est contre le peuple depuis 1789. Ce n’est pas le maire de Paris, avec son décret de bannissement des modestes propriétaires de vieilles voitures d’occasion qui pourra prétendre le contraire. Il régla le conflit en Nouvelle-Calédonie, allumé d’abord et avant tout par Mitterrand et ses sbires, mais au prix d’acrobaties pour le moins contestables comme celle qui prévoyait de refuser le droit de vote au terme d’une période de dix ans à ceux qui n’étaient pas néo-calédoniens dès 1988.
Pour toutes ces raisons, et contrairement à ce qu’espéraient bien des dirigeants de droite ou centristes des années 1970 et 1980, à l’instar de Valéry Giscard d’Estaing, Michel Rocard ne pouvait en aucun cas les rejoindre. Il s’inscrivait pleinement dans la tradition social-démocrate européenne, égalitariste, fiscaliste. Pas sûr d’ailleurs qu’il se reconnût pleinement dans ses plus récents avatars communautaristes et droitdelhommistes. Il était à l’opposé, et ne s’en était jamais caché, d’une gauche opportuniste, cynique et surtout profondément démagogue, incarnée par Mitterrand et ses héritiers qu’ils aient noms Fabius, Strauss-Kahn, Hollande, et passons-en des pires, quoi qu’il soit ardu de trouver pire que Hollande.
Michel Rocard avait la sincérité et l’honnêteté chevillés au corps. Seul après le Général de Gaulle, il avait qualifié Mitterrand pour ce qu’il était, une sordide crapule qui a saccagé la France. Il y a quelques semaines à peine, il fut le seul, à plus de 85 ans, à dire la seule vérité qui vaille : si on veut relancer la construction il fallait que la Grande-Bretagne s’en allât. Il n’eut pas le bonheur d’assister, ou pas, à la réalisation de cet espoir. Gageons qu’il est parti avec la conviction, devant la procrastination des Britanniques après le referendum, que décidément, les Anglais n’avaient rien à faire dans l’Union européenne.
Il ne fut jamais président de la République, à coup sûr pour la même raison qu’un Raymond Barre ou un Jacques Chaban-Delmas. Quelqu’un dit de ce dernier : « il était incapable de la moindre vilenie envers quiconque qu’il ne pouvait imaginer qu’on pût en être capable à son encontre ».
Adieu Michel Rocard, un homme bon qui aimait à s’entourer de chiens et de chats !
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BRUNIER
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Adieu Michel Rocard, un homme bon qui aimait à s’entourer de chiens et de chats…Je rêve !
Ce traître, petit porteur de valises du FLN, il n’a pas bronché quand les français se faisaient massacrer par le FLN à Oran !
MERDE à la BIENPENSANCE de GÔCHE !
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Tarick Dali
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Manifestement vous n’avez pas lu ce que j’ai écrit. La totalité de cet article explique que la politique menée par Michel Roland était désastreuse. J’ai seulement essayé d’expliquer qu’il était un homme intègre et qu’il contrastait avec un certain nombre de fripouilles qui nous ont gouvernés ou qui nous gouvernent comme par exemple la clique actuelle Hollande-Valls flanquée de pétroleuses d’extrême gauche. J’aurai bientôt 60 ans, c’est bien la première fois qu’on me taxe de bien-pensance de gauche. Quant aux fait historiques auxquels vous faites référence, je ne les ignore pas. Le seul problème est que les gouvernants de l’époque, et je le déplore, n’ont jamais cru bon d’engager les moindres poursuites contre les coupables. Et je vous garantis qu’il y en avait de bien pires, à l’instar par exemple du sinistre Henri Alleg qui n’a jamais été inquiété. On ne va pas le faire 50 ans plus tard. Vous réagissez comme tous les gauchistes qui nous pourrissent la vie 75 ans après, avec Hitler, la Shoah et autres. Comme le sinistre communiste qui a réussi faire juger Maurice Papon, promu par de Gaulle qui savait tout, 70 ans après des faits tout à fait anodins. Comme tous ces gens qui auraient été les premiers à cirer les pompes à l’occupant allemand parce qu’ils auraient eu la Gestapo aux fasses. Michel Rocard n’avait pas été jugé à l’époque et je ne sache pas que lui, contrairement à des Chirac, des Fabius ou des Hollande, ait ciré les pompes des dictateurs algériens dont le fonds de commerce depuis 50 ans est la haine de la France. On fait la politique avec les réalités pas avec 50 ans de retard et de rancoeurs.
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Coriolan
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Son parcours et ses orientations sont parallèles à ceux de Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER. Leurs trajectoires auraient dues se croiser, le social-démocrate rencontrant le centriste, co-fondateur de l’UDF. L’ex-secrétaire particulier de JJSS, André CARDINALI, nous rappelle ses tentatives réformatrices et modernisatrices sur son blog: soufflezsurlesbraises.com.
– Jean BOTHOREL. Celui qui voulait tout changer. Les années JJSS. (1924-2006). Robert LAFFONT.
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