À la veille d’inaugurer la Cité internationale de la langue française à la tête de laquelle il a nommé l’inventeur de la French Tech Culture, et quelques jours après avoir adressé une invitation à une visite d’État au président algérien qui a banni la langue française de l’enseignement, Emmanuel Macron a sorti du chapeau une énième lubie, suggérée par des lobbies dont la puissance est inversement proportionnelle à leur représentativité sans même évoquer leur utilité pour la société.
En prétendant inscrire un droit à l’avortement dans la constitution, le Président de la République marque, mais ce n’est pas nouveau, son profond mépris de la démocratie et, plus largement de tout ce dont il devrait être le garant :
- Un mépris des Français : alors que tous les regards sont tournés vers un Proche-Orient qui risque, une fois encore, d’embraser la planète et de tuer des innocents dans les rues de nos villes, il agite devant eux une question que nul, pas même les formations politiques les plus dévotes, les plus mystiques ou les plus conservatrices, n’évoque ou ne remet en cause ;
- Un mépris de la cohésion nationale : doit-on expliquer à M. Macron que, dans son article V, la loi fondamentale lui prescrit d’assurer « par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État »? En d’autres termes, la constitution est le texte fondamental autour duquel l’ensemble de la nation française doit se retrouver. La tendance dont Emmanuel Macron n’est, hélas, pas le premier responsable, est, depuis quelques années, de faire de la constitution, un catalogue des revendications de groupes de pression au risque que de plus en plus de Français s’en sentent exclus.
Comment pourra-t-on demander à des chrétiens, des juifs, des musulmans pratiquants de se reconnaître dans un texte qui fait de la France un pays qui sacralise, à ce point, le droit d’occire l’enfant dans le ventre de sa mère ? Macron et ses proches usent et abusent de la locution “valeurs républicaines”. La mort de l’enfant à naître fait-elle partie des valeurs républicaines ? M. Macron a-t-il donc pour projet d’exclure du champ de la République, ces Français qui placent au-dessus de tout le respect de la vie humaine, de la conception jusqu’à la mort naturelle ? qu’il l’assume et le dise clairement ;
- Un mépris du parlement : M. Macron sait que son gouvernement est minoritaire et qu’il lui faut une majorité de six parlementaires sur dix pour triturer notre loi fondamentale ? Comment compte-t-il s’y prendre et pourquoi le fait-il ? Poser la question c’est y répondre : la France ne l’intéresse pas, il ne s’intéresse qu’aux combines et aux manœuvres destinées à fracturer toujours davantage ses oppositions. On avait observé, en six ans à l’Élysée, que Macron avait une conception spécifique de la démocratie. Il préfère les comités Théodule, convention ceci, convention cela, conseil de défense sanitaire et autres pour, systématiquement, court-circuiter la représentation nationale. Aujourd’hui, il veut se servir de celle-ci et des fractures politiciennes en son sein pour saper encore davantage une cohésion nationale déjà bien en peine.
Face à une telle irresponsabilité, une pareille inconséquence, la seule réponse est le refus clair, net, sans aucune équivoque. Aucun parti des oppositions qui se disent de droite ne doit discuter d’une question qui ne se pose pas. Car accepter le débat serait, d’abord et c’est le plus grave, détourner les Français des vraies questions qu’ils se posent et qui les inquiètentL alise en est, hélas, très longue : l’instabilité mondiale et le terrorisme qui s’ensuit ; l’inflation et le pouvoir d’achat ; la faillite de l’école, de l’hôpital, des services publics en général ; la marée migratoire et la guerre des civilisations ; etc. Mais c’est aussi tomber dans le piège tendu par Macron qui sait que, à l’exception de Reconquête et de ses alliés de l’Alliance des Conservateurs qui regroupe Via, Le Mouvement Conservateur et le CNIP qui eux, sont parfaitement unanimes sur cette question, il peut y avoir, ça et là des individualités qui, sans être favorables à ce projet, pourraient y être indifférente.
Mais on ne peut pas être indifférent à un projet qui, tout en étant totalement inutile sur le plan du droit ou des droits des uns et des autres, s simultanément, d’une grande nocivité car il porte en lui les germes d’une fracture irrémédiable et profonde au sein du peuple de France, déjà largement fracturé par la marée migratoire et son corollaire, le communautarisme.
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