Tous les Cassandres sont d’accord : 2017 devrait voir une alternance du pouvoir. La question qui n’est jamais abordée est celle de la définition de ce pouvoir. Il est pourtant clair que, contrairement à la gauche, la droite au sens large ne dispose pas de la toile patiemment tissée depuis près d’un siècle par une armée qui s’auto-proclame « progressiste ». Une toile qui s’étend depuis les bancs de l’école jusqu’aux syndicats dont les pouvoirs de nuisance dépassent de loin leur représentativité. Ne nous y trompons pas, le désamour qui s’est
récemment emparé des électeurs et futurs électeurs de gauche n’est pas dirigé contre l’omniprésence de l’État. Ils constatent simplement que le gouvernement à échoué et expriment leur déception. Mais, pour la plupart, ils attribuent cet échec à une insuffisance d’étatisme et non au dirigisme actuel qui nous conduit droit dans le mur.
Donc, la droite part avec un lourd handicap. Pour gagner, il lui faudra promettre ce qu’il lui sera extrêmement difficile de mettre en œuvre. Rien ne nouveau sous le soleil de la France : les promesses électorales y sont rarement tenues. Mais ce n’est pas le plus grave. Déficit public, dette, chômage, immigration non maîtrisée, éducation, création d’entreprises, logement, pouvoir d’achat, autant de chantiers qu’il faudrait mettre en route sans perdre une minute. Autant de chantiers qui vont se voir rapidement piégés par la toile mentionnée plus haut. Il faudra donc commencer par des réformes de fond afin de remettre en question les privilèges de la gauche omniprésents dans les rouages de la nation.
Une solution consistera à légiférer par ordonnances. Alain Juppé, Jean-François Copé et François Fillon sont favorables à cette méthode. Bruno Le Maire se veut encore plus ferme en prévenant déjà: « Je ne négocierai pas avec les syndicats ». Il annonce trois ordonnances : une sur le marché du travail, une autre sur l’autorité de l’Etat et une troisième sur la solidarité pour réformer les différentes allocations. Par contre, Nicolas Sarkozy exclut de réformer par ordonnances, présentant cette méthode comme une fausse bonne idée qui reviendrait à dire aux députés fraîchement élus : « vous ne servez à rien, on va faire ce que vous n’êtes pas capables de faire ».
Hé, ho la droite, accordez vos violons !
La valeur juridique de l’ordonnance varie. Ayant été prise par le gouvernement, et avant sa ratification par le Parlement, l’ordonnance n’est qu’un acte réglementaire qui doit faire l’objet d’un projet de loi déposé devant le Parlement. Et à l’occasion de la discussion de cette loi de ratification, le texte de l’ordonnance peut faire l’objet d’un examen par le Conseil constitutionnel. Ce dernier a une grande autorité sur l’ensemble des institutions françaises, même si cette autorité est limitée au champ du contrôle de constitutionnalité.
L’avantage des ordonnances est qu’elles sont effectives dès leur promulgation, sans attendre la ratification par le Parlement. Mais on voit mal des dispositions aussi fondamentales que celles annoncées courir le risque d’une application limitée à quelques mois.
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MARC
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En résumé, la décadence et la chienlit.
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ANTOINE
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ANTOINE
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En résumé, la décadence et l
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