Si l’on mesure le talent d’un conteur à sa capacité à faire appréhender aux lecteurs de manière ludique les réalités douloureuses des temps présents, Franck Ferrand est un maître. Dans son dernier ouvrage, L’année de Jeanne (Plon), tout y est : la dictature sanitaire ; la terreur verte qui s’étend jusqu’à la police du langage avec son sabir à base de toutezétousse et de selzesseut ; les technocrates, ennemis implacables mais inconscients de la démocratie, l’immigration de colonisation ; la peur véhiculée par les chaîne d’information en continu… et tout cela sous forme de “conte politique” comme indiqué sur la couverture, première superbe incursion de l’historien dans ce nouveau genre.
En 2070, dans une France prospère et réconciliée avec elle-même, une octogénaire, Anissa, qui fut élue à la présidence de la République en 2037, raconte comment près de 50 ans auparavant, elle s’était laissé convaincre de ramener de Nouméa, la jeune Jeanne-Antide, aveugle de 18 ans mais d’une clairvoyance fulgurante, pour lui faire rencontrer le président de la République élu de justesse à la suite de Macron en février 2022, dont elle était la jeune conseillère.
Une parabole de Jeanne d’Arc au XXIe siècle dont, comme de l’épopée originelle du XVe, on retiendra que la paresse et la lâcheté sont les deux maux cardinaux qui mènent les nations au désastre. Les aspirants à la magistrature suprême en retiendront-ils la leçon ? il est permis d’en douter. Jean-Paul II, lui, il y a bien quarante ans, leur avait, en vain, alors même que les peuples de l’Europe captive, eux, l’avaient bien entendu, montré le chemin avec son « N’ayez pas peur ! ». Franck Ferrand touche la réalité et nous donne du baume au cœur.
L’année de Jeanne, par Franck Ferrand, Plon.
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