Ce n'est pas parce qu'on répète en boucle le même mensonge que ça devient une vérité. Depuis dimanche après-midi, les socialistes répètent que les élections sénatoriales ne se sont pas soldées par la bérézina attendue et cette affirmation est reprise sans le moindre esprit critique. La plupart des commentateurs prétendent que la gauche résiste. Rappelons les faits : le Sénat n'a été renouvelé qu'à moitié hier et c'était la moitié la plus favorable à l'opposition nationale. En d'autres termes, l'UMP, l'UDI et les divers droite avaient plus de sièges à renouveler que le PS et ses alliés.
On constate que ceux-ci qui disposaient d'une majorité de 6 sièges (178 contre 167) descendent à 157 contre 191. Ils perdent donc 21 sièges alors que sur les 178 sièges à renouveler, seulement 59 devaient l’être au scrutin majoritaire.
Les rodomontades socialistes reposent uniquement sur deux départements : la contre-performance de l’UMP dans les Bouches-du-Rhône où la liste Gaudin a manqué de 5 voix un quatrième siège, au profit de la socialiste Samia Ghali. Le PS peut toujours dire qu’il a limité les dégâts parce qu’il pensait n’avoir aucun siège dans les Bouches-du-Rhône.
Le seul autre motif de satisfaction des socialistes réside dans la Drôme où ceux-ci qui disposaient des trois sièges grâce au scrutin majoritaire n’en perdent qu’un seul à la proportionnelle parce qu’ils pensaient en perdre deux. Et surtout que l’élu qui a réussi cet exploit est le président de leur groupe.
Le PS limiterait donc les dégâts parce qu’il a deux sièges de plus qu’il ne croyait… Bigre ! mais c’est faux. En instaurant la proportionnelle dans les départements à trois sénateurs, il espérait en faire élire un dans l’Eure, en Eure-et-Loir, en Savoie et en Vendée. Sa manipulation n’a pas fonctionné, puisque les trois sièges sont allés à l’opposition. Total : le PS en escomptait donc deux de moins dans les Bouches-du-Rhône et la Drôme et en espérait quatre de plus ailleurs. Il est donc à moins deux.
Soyons justes : il ne pensait pas en gagner un dans le Vaucluse où il a profité des listes dissidentes à droite et craignait beaucoup en Dordogne où il a sauvé ses deux sièges au majoritaire. Mais, comme dirait Cambadélis en réponse à sa collègue socialiste qui stigmatisait des achats de voix dans les Bouches-du-Rhône, dans ce département, la tête de liste socialiste est président du Conseil général.
On en arrive donc à un PS qui, après analyse précise et détaillée, obtient un siège de plus qu’il n’espérait. Quel vigoureux frein à la bérézina ! on en reste pantois.
Qu’il nous dise d’ores et déjà combien il perdra de sénateurs en 2017, lorsque la totalité de la Haute Assemblée aura été renouvelée après les municipales de cette année ! La bérézina socialiste ne sera alors qu’une vaguelette bleue s’il en perd un de moins…
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