Par Christian Vanneste, Président de La Droite Libre
Article paru dans Boulevard Voltaire
François essaie de redonner quelque couleur au cadavre de son quinquennat.
Il paraît qu’il regrette. Il a dit qu’il partait, puisque personne ne voulait plus de lui, même dans son propre camp, même parmi ses proches, qui ne le comprenaient plus. Et puis voilà que la courbe du chômage s’inverse. La condition de sa candidature devient réelle au moment où il n’est plus candidat : une sale blague que le destin fait à « Monsieur petites blagues ». Le voilà dans la peau du personnage du Désert des Tartares, repris dans une chanson de Jacques Brel. Il a scruté la plaine du chômage pour y voir revenir l’emploi, comme l’autre guettait l’ennemi qui le ferait héros. L’ennemi est venu trop tard quand le vieil officier quittait le service. Quelle guigne !
La nouvelle est tombée pendant la trêve des confiseurs sans susciter d’enthousiasme en dehors du Président lui-même. C’est trop peu et trop tard. La plupart de nos voisins, partenaires et concurrents ont inversé la courbe depuis plusieurs années et de manière plus nette. La politique d’allégement des charges et de flexibilité de l’emploi, menée trop tardivement, trop timidement, et à la française, c’est-à-dire de manière trop compliquée, participe de la reprise, mais avec insuffisamment de dynamisme. Voilà 25 ans qu’une TVA sociale accompagnée d’une baisse des charges des entreprises aurait remis la France en tête du peloton. Le poids de l’idéologie et des calculs politiciens à court terme, l’aveuglement des syndicats et l’incompétence des politiciens ont peut-être définitivement compromis le redressement de notre économie.
Surtout, on retrouve dans les chiffres publiés la manipulation habituelle des politiciens professionnels qui, par lâcheté ou paresse, maquillent au lieu de soigner. Certes, le nombre des demandeurs d’emploi de catégorie A régresse depuis trois mois, mais le total des trois catégories A, B et C a progressé entre octobre et novembre, notamment pour la troisième, « C », qui a augmenté de 3,8 % en un mois, de 5,3 % sur 3 mois et de 11,8 % en un an ! Enfin, il faut prendre en compte les deux dernières catégories, celles des demandeurs d’emploi en formation et des bénéficiaires d’emplois aidés. Le jeu des vases communicants permet de faire baisser la première catégorie, de loin la plus visible et la plus commentée. Le coût de ce transfert pour la dépense publique n’est pas négligeable. Les déficits prolongés de notre pays et son endettement, qui permettent cette politique de maquillage, bénéficient actuellement de l’alignement des astres économiques. L’astronomie économique peut devenir beaucoup plus périlleuse. Le prix du pétrole augmente. Les banques italiennes donnent des signes de faiblesse inquiétants. La France, une fois de plus à contre-courant, risque d’avoir manqué le train.
En parlant de train, le tueur de Berlin en a pris deux en France avant de se faire occire à Milan. Depuis deux ans, l’illusion de la sécurité, entretenue par les plans Vigipirate ou Sentinelle, ou la prolongation de l’état d’urgence, est propagée par tous les discours officiels. Dernièrement, le nouveau et éphémère ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, dans une conférence lapidaire, a montré un talent inégalable pour la langue de bois. Il a dit que la France était prête pour affronter le terrorisme, et il a caché l’essentiel, que les journalistes présents, mais privés de question, lui auraient demandé : si notre pays est à ce point sûr, comment expliquer que l’ennemi public européen n° 1 ait pu y rentrer et en sortir, emprunter des transports publics contrôlés et surveillés, sans être aucunement inquiété ? Entre l’opération stratégique du 11 septembre 2001 et les attentats plus « artisanaux » qui se multiplient, il y a une diminution des moyens mais, en fait, une multiplication des dangers. Il faut être inconscient ou intellectuellement malhonnête pour ne pas en être convaincu.
Mais le socialisme français, condamné par ses échecs ruineux pour le pays, n’a ni la volonté ni la possibilité de changer le réel. Il le farde. Et François essaie simplement de redonner quelque couleur au cadavre de son quinquennat.
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