François Hollande, de retour de ses longs voyages, heureux comme Ulysse de constater que « cela va mieux », s’est empressé de le dire, tout en jurant qu’il ne s’agissait pas de « propos de campagne » mais « d’une réalité ».
Mais Marianne n’est pas Pénélope et il n’a pas retrouvé une France fidèle à son président, tissant méthodiquement la toile d’une croissance retrouvée. Et si, comme à Ithaque, il n’y a pas encore cent quatorze prétendants à son trône, leur nombre augmente tous les jours, à droite comme à gauche. Seule Marine Le Pen reste l’unique représentante de son camp, ce qui lui donne la quasi certitude d’être présente au second tour l’an prochain, avec le risque de voir son opposant, quel qu’il soit, être élu avec une petite majorité faites de carpes et de lapins.
Scenario catastrophe pour les cinq années à suivre.
A défaut de se prendre pour Ulysse, François Hollande s’est posé en héritier de l’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, qui avait réformé le marché du travail allemand avant de se faire battre par Angela Merkel : « Je préfère qu’on garde de moi l’image d’un président de la République qui a fait des réformes, même impopulaires, plutôt que d’un président qui n’aurait rien fait ». Il a une nouvelle fois laissé entendre qu’il baisserait les impôts dans les prochains mois « si la croissance le permet ». Il s’est également montré ferme sur la loi El Khomri, provisoirement adoptée grâce à l’article 49-3 de la Constitution. Mais comment le croire alors que sept syndicats ont appelé leurs organisations respectives à la grève et à des manifestations. Des grèves reconductibles sont en cours chez les routiers, les dockers, les marins, les facteurs, la SNCF, Aéroports de Paris etc. Au rejet de la loi travail s’ajoutant de nombreuses revendications propres à chaque secteur.
Et pour couronner le tout, les policiers manifestent à leur tour, lassés de se faire insulter, caillasser, arroser de produits inflammables sans avoir de consignes fermes de la part de leur hiérarchie. Alors que les Français gardent une bonne image de leur police, l’attitude des médias est lamentable : 1 blessé chez les manifestants et c’est le tollé général; 350 blessés chez les policiers, c’est leur boulot !
La video qu’ils diffusent en boucle n’obtiendra pas la Palme d’or au festival de Cannes mais elle fait la promotion de cette violence anti-police. On y voit une voiture de police dans laquelle circulait deux agents, incendiée par une quinzaine de casseurs.
Quant à la reprise dans tout cela, elle ne concernera ni les commerçants dont les boutiques sont saccagées, ni les entreprises qui voient leurs employés empêchés d’être à l’heure à leur poste de travail. Seule la traditionnelle arrivée des vacances estivales nous semble en mesure de mettre fin à la chienlit.
eureuxx
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