Mais pourquoi les coiffeurs ? La bonne question que voilà !
Pourquoi donc les dessinateurs de Charlie Hebdo ? La question s’est posée à l’occasion de la mort de 17 personnes, dont parmi elles des « victimes innocentes ». Mais n’en est-il pas de moins innocentes que d’autres, selon un ancien premier ministre ?
Pour ce qui est des journalistes de Charlie Hebdo, à la différence des coiffeurs, on en connait au moins la raison proclamée par leurs assassins : ils ont blasphémé Mahomet…. Des millions de Français ont manifesté hier pour défendre la liberté, la liberté sous toutes ses formes… même celle de blasphémer, et ils avaient (peut-être) raison. Mais après la confusion des mots, celle des idées et des postures.
A voir les pancartes (beaucoup de « je suis Charlie », peu de « non au terrorisme » et de rares de « je suis juif »), peu auraient manifesté au nom du droit à la vie et à la condamnation du terrorisme. Sans aucun doute, ils le pensaient tous et ils le croyaient tous. Mais depuis si longtemps nos élites nous imposent une doxa qui nie que le terrorisme actuel est unique, que tous leurs actes commis dans le monde ont un dénominateur commun (même si cela ne concerne qu’une minorité), que c’est la plaie du moment pour notre civilisation, et surtout une doxa qui nie la nécessité d’être aux côtés de tous ceux qui s’en défendent.
Depuis des lustres, partis politiques, médias, intellectuels (la « trahison des clercs »), s’organisaient pour cacher cette évidence au point d’annihiler et de déformer la conscience de nos concitoyens. Quelques juifs torturés, violés, assassinés, c’étaient des faits divers qui n’étaient annonciateurs de rien. Les recensions des médias n’accordaient pas la même importance à la mort d’un enfant israélien et à celle d’un enfant palestinien. Nos ministres des affaires étrangères saluaient les accords qui échangeaient un prisonnier contre 1000, ou 100 autres contre deux cadavres, car « cela présentait l’avantage de repartir sur de nouvelles bases ».
« L'assassinat de journalistes a, certes, une résonance symbolique forte, très forte, mais l'assassinat du jeune Ilan Halimi avec une barbarie inouïe, ou celui d'enfants juifs (par Merah) pour la seule raison qu'ils étaient juifs, et de plus, dans le pays qui a osé rafler et déporter ses citoyens juifs pour le seul fait qu'ils étaient Juifs, n'était-ce pas là aussi une symbolique forte, peut-être encore plus forte ?" (Richard C Abitbol).
Admettons qu’il y aura un "après" 11 janvier, et dans cet espoir, citons le communiqué, M. Jacques Myard, député : «Mais soyons lucide tout est à reconstruire, ces attentats révèlent une rupture dramatique de notre vouloir vivre ensemble, ce n'est pas un accident c'est une cassure structurelle de notre société qui conduit à la guerre civile si elle n'est pas immédiatement cicatrisée, cautérisée au fer rouge ! »
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