Invité de La Droite Libre, Artiem Studenikov, ministre conseiller de l’Ambassade de Russie à Paris, a passionné l’assistance la plus nombreuse et la plus attentive jamais réunie à ce jour par notre mouvement. Autour de lui, outre Christian Vanneste, président de La Droite Libre, les deux députés Thierry Mariani et Nicolas Dhuicq, à l’origine de la résolution votée ce matin 28 avril par l’Assemblée nationale pour mettre fin aux sanctions économiques contre la Russie, ainsi qu’Yvan Blot, ancien parlementaire et auteur de La Russie de Poutine, préfacé par Philippe de Villiers et dont le nombre d’exemplaires disponible n’a pas suffi à satisfaire la demande des nombreux convives.
Artiem Studenikov n’a pas masqué son amertume et surtout la déception de tout le peuple russe qui croyait sincèrement, et avec lui, tous les peuples européens, qu’une ère nouvelle de paix et de coopération s’ouvrirait après la chute du mur de Berlin et la disparition de l’Union soviétique deux ans plus tard, en 1991. Il n’a pu que constater l’alignement de l’Europe sur des États-Unis qui, sans prononcer le mot, continuent à confondre la Russie d’aujourd’hui avec l’URSS d’hier. « Pourquoi vouloir encore élargir l’Otan au Montenegro et demain pourquoi pas à l’Ukraine, l’Arménie, la Géorgie sans que jamais on n’ait proposé une seule fois à la Russie d’y entrer ? s’est interrogé Artiem Studenikov qui a conclu son interrogation en toute franchise : nous n’accepterions peut-être pas cete proposition mais ça changerait notre point de vue sur l’Otan ». Lequel point de vue est évidemment que les États-Unis et l’Europe qui en est encore moins indépendante qu’au temps de la Guerre froide, est que l’Alliance atlantique est conçue comme l’arme de l’humiliation de la Russie au détriment de l’équilibre d’un monde « multipolaire avec l’émergence de puissances régionales, Iran, Turquie, Brésil, Égypte », évidemment très hostiles à l’hégémonie d’une quelconque hyper-puissance.
Quant à Thierry Mariani, il s’est taillé un franc succès en plaidant pour une politique française qui tourne le dos à celle qui consiste à être les « supplétifs des États-Unis ». En illustration, son témoignage d’avoir vu à Kiev, des tracts contre Viktor Ianoukovitch, président démocratiquement élu, ouvertement réalisés par George Soros. « La déstabilisation de l’Ukraine n’a été qu’un coup d’État, a-t-il poursuivi, en rappelant l’anecdote suivante : « trois ministres sont des Américains naturalisés Ukrainiens la veille de leur entrée au gouvernement ». Joignant les actes aux paroles, Thierry Mariani et Nicolas Dhuicq qui est également intervenu au cours de la soirée à propos de la Syrie, ont donc déposé avec plus de 80 autres députés de l’opposition, la résolution destinée à mettre aux sanctions économiques contre la Russie qui, comme l’a justement souligné Artiem Studenikov sont « d’abord néfastes à la France avec qui nous avions jusqu’alors des relations économiques exemplaires ». Ces sanctions sont, comme l’a rappelé Thierry Mariani, la conséquence du manque de courage de la France face au diktat des « États-Unis relayés par leur cheval de Troie britannique » dont il a, vifs applaudissements à l’appui, souhaité la sortie de l’Union européenne.
Une information choc enfin à retenir de cette soirée et rapportée par Yvan Blot : un sondage Gallup réalisé à travers le monde entier auprès d’un échantillon de plusieurs dizaines de milliers de personnes, a dénoncé les États-Unis comme étant le pays qui menace le plus la paix dans le monde, la Russie n’arrivant qu’à la quinzième place. L’Union soviétique est loin, mais ni Barack Obama ni François Hollande et avec eux, bien d’autres, ne semblent s’en être aperçus.
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Paul jambier
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Une telle démarche est encourageante, surtout qu’elle est contemporaine du premier vrai discours de politique extérieur tenu par Donald Trump avant-hier. Il a assuré vouloir en finir avec la promotion belliqueuse de la » globalisation « , et a réïtéré son mépris pour les campagnes d’affaiblissement de l’Europe, notamment par l’invitation à l’immigration débridée. Il s’est prononcé pour une vraie indépendance de l’Europe, et pour un rééquilibrage des pôles nationaux. Ceci impliquerait une redéfinition des relations avec la Russie, basée sur la négociation. Souhaitons-lui d’être élu, et souhaitons surtout qu’il soit fidèle à sa parole.
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