L’actualité de la semaine en France a été dominée par « l’affaire » Fillon-Jouyet. Ce dernier avait déjà fait la une en étant nommé secrétaire d’État aux Affaires européennes lors de la piètre tentative d’ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy.
Ami du chef de l'État depuis le service militaire et la promotion Voltaire de l'ENA, intime parmi les intimes, au point d'avoir joué avec son épouse, Brigitte Taittinger, un rôle clé dans l'exfiltration de Valérie Trierweiler de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet devait être l'homme des situations difficiles. Un avantage pour le président qui avait bien besoin d'avoir à ses cotés une personne en qui il pouvait avoir toute confiance. Patatras ! Il se révèle être un défaut supplémentaire dans la cuirasse déjà bien percée de François Hollande. Une situation aggravée par le fait que le troisième homme de ce fameux déjeuner, Antoine Gosset-Grainville, contredit sans détour les propos tenus par Jouyet.
Certains médias voient dans cette affaire un avantage pour Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen qui se gardent pourtant bien, pour l’instant, de pousser le bouchon trop loin. Mais la véritable victime est en réalité toute la classe politique. Car, quels qu’aient été les propos échangés lors de ce déjeuner chez Ledoyen, le simple fait qu’il ait eu lieu et que l’un des candidats déclarés de l’UMP pour succéder à François Hollande soit à tu et à toi avec le meilleur ami de ce dernier ne peut qu’alimenter le sentiment de rejet qui chemine et s’avance chez nos concitoyens. Un repas qui restera difficile à digérer pour ceux que la politique intéresse encore.
Laissant son Chef de cabinet se débattre avec ses mensonges et bien qu’il refusât de le limoger, Hollande a profité du G20 en Australie pour s’offrir sept jours aux antipodes. Une position qu’il affectionne et pas seulement sur le plan géographique. Toute sa politique est aux antipodes de ce qu’il faudrait faire pour remettre la France sur les rails.
C’est à Brisbane, sur la côte-est de l’Australie que les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du G20 – y compris le Russe Vladimir Poutine – se sont retrouvés pour un sommet où la croissance, au ralenti depuis cinq ans, a tenu la large part escomptée. Le Premier Ministre australien a annoncé que les membres du G20 (dix-neuf pays développés et émergents ainsi que l’Union européenne, soit 90 % de l’économie mondiale) ont identifié plusieurs centaines de mesures pour accroître le produit intérieur brut (PIB) planétaire de 2,1 % sur les cinq prochaines années. Soit un surcroît de création de richesses de deux mille milliards de dollars. Affaire à suivre, particulièrement pour Christine Lagarde, patronne du FMI !
Mais l’intervention russe en Ukraine, qui ne fait pas partie du G20, a singulièrement alourdi l’atmosphère de ce G20, amenant Vladimir Poutine à sécher le déjeuner final et à repartir vers Moscou « en coup de vent », sans l’assurance que ses navires Mistral seraient livrés par la France.
Comme nous le soulignions la semaine dernière, l’action de la Russie en Ukraine ressemble de plus en plus au 12 mars 1938, quand les troupes de la Wehrmacht envahirent l’Autriche. La langue commune servit alors déjà de prétexte pour unifier les deux pays. L’Anschluss ne devait déjà susciter que des protestations d’ordre diplomatique de la part de la France et du Royaume-Uni. Certes, Poutine n’est pas Hitler, mais le rapprochement reste inquiétant.
Notre Président, lui, reste en Australie où il sera reçu en visite officielle par le Premier Australien Tony Abbott, l’homme qui, lors de la campagne pour les législatives de 2013, avait promis que plus aucun bateau transportant des clandestins n'arriverait sur les côtes australiennes. Les demandeurs d'asile sont désormais transférés dans des camps en Papouasie et un accord a été signé avec le Cambodge : les demandeurs d'asile qui rêvaient d'une vie meilleure en Australie pourront être redirigés vers ce pays, l'un des plus pauvres du monde, qui recevra en échange une rétribution.
Une idée à creuser pour notre Président.
Au Moyen-Orient, les forces irakiennes semblent reprendre du terrain, notamment la ville de Baiji où se trouve la plus grande raffinerie irakienne, une source importante de financement pour ISIS. Cela n’a pas empêché Abu Bakr al-Baghdadi d’annoncer que l’état islamique allait lancer sa propre monnaie : le Dinar Islamique, en émettant des pièces d’or, d’argent et de bronze. Quel que soit l’avenir du Califat, d’ores et déjà une aubaine pour les numismates !
Nouvel affront pour notre gouvernement, la direction du PS a annoncé la tenue du prochain congrès du parti début juin 2015. Si le nom de la ville qui accueillera les débats socialistes ne sera connu que dans quelques semaines – Avignon, Nantes et Metz sont régulièrement évoqués – le choix de ce calendrier est révélateur des batailles internes qui secouent le parti. Les responsables socialistes ont en effet décidé de ne pas suivre l'exécutif concernant la date du futur rassemblement. Alors que la politique économique du gouvernement est critiquée par une partie des cadres et des militants du parti, François Hollande et Manuel Valls auraient, pour des raisons évidentes, préféré un congrès organisé le plus tard possible en 2016.
La bonne nouvelle de la semaine nous vient de la Cour de justice de l'UE qui a statué mardi que les États membres de l'Union n'étaient pas tenus d'octroyer des prestations sociales à des citoyens d'autres pays européens ne se rendant sur leur territoire que dans le but de bénéficier de l'aide sociale. Reste quand même à élargir ce principe aux immigrés non européens qui se réclament du statut de réfugiés pour profiter de la manne sociale distribuée par notre pays.
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