« Poutine ne lâchera jamais », écrivions nous dans notre édito du 2 février à propos de l’Ukraine. Débarrassé du fardeau des Jeux Olympiques d’hiver qui ont retenu toute son attention pendant deux semaines, le président russe confirme notre prédiction !
Un bras de fer s’installe et, une fois de plus, l’ONU n’est pas en mesure d’intervenir efficacement !
Cette escalade en Ukraine est symptomatique d’un vent de révolte qui souffle actuellement dans nombre de régions du monde; de Kiev à Caracas, de Rio à Nantes, sans parler du Moyen-Orient et de l’Afrique où c’est presqu’un art de vivre. Même la Chine, avec l’attentat de Kunming, découvre ses dissidents qui se battent pour l'indépendance du Turkestan oriental.
Il n’y a qu’un seul dénominateur commun à ces agitations : les citoyens ne font pas plus confiance en leur dirigeants.
Au premier rang, nous trouvons la corruption, réelle ou supposée, qui, attisée par des médias toujours avides de ces scandales très vendeurs de papier mais aussi de diffusions sur Internet et sur les réseaux sociaux.
Leur dernière victime en est Jean-François Copé, accusé par Le Point d’avoir favorisé des amis en leur confiant l’organisation de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, avec soupçons de surfacturation. Une cible mal choisie, le président de l’UMP ne fait pas partie des favoris pour 2017, même parmi ses militants. Quant à Sarkozy, il apparaîtrait dans cette affaire plus comme une victime que comme un coupable. « Sarkozy a-t-il été volé ? », titrait Le Point !
Jean-Marc Ayrault qualifie les protestataires nantais d’irresponsables. Certes, la France en compte beaucoup mais rassurons nous, tout va changer avec le « pacte de responsabilité » dont le président et les ministres se gargarisent à longueur d’antenne et de journaux.
Ce fameux pacte est enfin entré dans sa phase active et une première réunion a eu lieu vendredi. Si encore le patronat et les syndicats avaient constaté leur désaccord, cela n’aurait été qu’une simple perte de temps, sans surprise pour la plupart des Français. Mais il est clairement apparu que les syndicats n’étaient pas d’accord entre eux et on voit mal comment, selon l’Agence France-Presse, ils vont « finaliser une position commune en se revoyant mercredi prochain ». Selon les médias, l’obstacle principal réside dans les contreparties en matière d'emploi que devraient concéder les entreprises en échange de la baisse de charges promise par le gouvernement. Ce serait pourtant une éclatante démonstration de la naïveté du dialogue social dans notre pays. Quand bien même, le Medef s’engagerait sur un chiffre (Pierre Gattaz arborait récemment un insigne promettant un million d’embauches), il resterait impossible de répartir ces embauches par entreprise et encore moins de les pénaliser si elles ne tenaient pas leurs promesses. Quand aux syndicats, après avoir noté les promesses patronales, ils s’assureront, par quelques grèves, que les employeurs ne soient jamais en mesure de les tenir !
A la recherche d’un peu d’enthousiasme populaire que les Français lui refusent actuellement, Le président François Hollande est arrivé vendredi matin à Bangui pour afficher son soutien aux soldats français engagés en Centrafrique où ils sont confrontés, selon Paris, à des « difficultés considérables». Un euphémisme sans doute, mais une reconnaissance bien méritée et une tâche qui aurait pu être moins ardue si Paris avait su choisir clairement le but de la mission dès le lancement de l’opération Sangaris. Lors de cette visite, le chef de l'Etat, chef des Armées, s'est notamment exprimé sur l'intérêt de la présence française : « Maintenant l'enjeu, ce n'est même pas de rétablir, mais d'établir l'Etat », a-t-il déclaré aux côtés de la présidente de transition, Catherine Samba Panza. « Et, pour cela, il faut commencer par payer les fonctionnaires ». Un vœu qui a dû sonner faux aux oreilles de nos soldats dont un grand nombre ont été récemment victimes d’un logiciel de paie défectueux.
Un mot sur l’Égypte qui est en train d’effectuer un tournant à 360 degrés. Le nouveau gouvernement, sera dirigé par Ibrahim Mahlab, un cacique du parti de M. Moubarak, chassé du pouvoir par une révolte populaire début 2011. Ibrahim Mahlab et ses 31 ministres ont prêté serment samedi moins d'une semaine après la démission du gouvernement de Hazem el-Beblawi, sur fond de grogne sociale grandissante et d'attentats à répétition. Sa première priorité sera donc d'imposer la sécurité et de combattre le terrorisme.
Le gouvernement Mahlab devra conduire l'Egypte vers une élection présidentielle prévue au printemps pour laquelle le chef de l'armée, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, architecte de la destitution de Morsi et actuel ministre de la défense, est toujours donné favori, dans le droit fil de la tradition égyptienne depuis Nasser et El-Sadate.
Notre bonne nouvelle de la semaine, c'est un projet ambitieux dans lequel s'est lancée une organisation américaine : le Media Development Investment Fund. D'ici à 2015, il doit permettre à n'importe quel citoyen du monde en possession d'un appareil wifi-compatible d'accéder à un grand réseau d'information universel et gratuit. Pour ce faire, le MDIF va procéder à l'envoi d'une constellation d'environ 150 petits satellites dans l’espace; des cubes d'un peu moins de 1,5 kilos et de 10 cm de cotés, qui retransmettront des informations émises à partir du sol. Ce réseau devrait ainsi éviter l’interférence des pays qui interdisent ou censurent Internet, tout en protégeant l'anonymat de ses utilisateurs.
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