La « vague bleue » des municipales obligeait François Hollande à réagir. Trois options s’offraient à lui : démissionner, dissoudre l’assemblée et provoquer de nouvelles élections législatives ou bien nommer un Président-bis à la tête d’un gouvernement resserré. Avec Manuel Valls comme premier ministre, il a choisi cette troisième voie, au risque de voir sa majorité, déjà fortement traumatisée, se déliter. Déjà EELV a refusé de faire partie du gouvernement Valls.
Le « pacte de responsabilité » qui reste la pierre angulaire du « virage socio-libéral » de François Hollande est plus que jamais le test ultime de sa capacité à finir son mandat. Il a en effet promis de demander un vote de confiance à l’assemblée nationale et, dans l’état actuel de sa majorité, cette confiance n’est pas acquise.
Comme toujours en cas d’élections perdues pendant un mandat présidentiel, l’interprétation des résultats donne lieu à de nombreuses controverses. La droite et le centre voient dans cette défaite une condamnation de la politique du président. Une analyse justifiée par la hausse des impôts qui n’a pas atteint son but, les objectifs de déficit et de baisse du chômage n’ayant pas été atteints faute de croissance. Trop d’impôt a tué l’impôt, suivant l’adage. De son coté, la gauche de la gauche et son alter ego vert-rouge, ont vu dans ce reniement populaire une demande pour plus de « justice sociale » et d’assistance étatique, bref plus encore de tout ce qui nous a amené au fond du gouffre où nous sommes aujourd’hui. François Hollande, en nommant Valls à Matignon, semble avoir opté pour la première option. Un quitte ou double qui, pour avoir la moindre chance de tourner en sa faveur, exigera qu’il oublie les compromis et les synthèses dont il est coutumier, et n’hésite plus à trancher dans le vif chaque fois que son Premier Ministre sera contesté par sa majorité. Mais attention ! Car Valls est un fieffé communicant qui n’hésitera pas à rendre son patron responsable des échecs et à se glorifier des succès éventuels.
Manuel Valls reste pour nous le ministre qui, en bon maçon, a sévèrement réprimé les manifestations pacifistes contre le « mariage pour tous ». Il est aussi celui qui prétend, contre toute vraisemblance, ne pas avoir été informé de la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy pendant un an. Un mensonge partagé par Christiane Taubira qui va essayer de continuer, comme Garde des Sceaux, le travail de destruction de notre système pénitentiaire qu’elle a engagé. Enfin, un portefeuille élargi est offert à Arnaud Montebourg, l’homme à la marinière et à l’irréalisme chronique, qui risque de laisser se propager à la France entière le fiasco de Florange. Nous ne regretterons pas Vincent Peillon mais nommer à la tête d’un grand ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Benoît Hamon, l’animateur de l’aile la plus à gauche du PS ne nous rassure pas.
Notons enfin le retour en grâce de Ségolène qui, pendant ces deux ans d’un gouvernement digne d’un royaume d’aveugles, a parfois fait preuve d’un soupçon de royale lucidité.Avec un déficit de 4,3 % du produit intérieur brut en 2013, la possibilité de passer sous la limite européenne de 3 % fin 2015, comme la France s'est engagée à le faire, s'est éloignée. François Hollande a lui-même laissé entendre que la France pourrait négocier un nouveau délai, alors que nous avons déjà obtenu deux ans de plus en 2013. Il n'est pas question de changer ce cap, a affirmé Michel Sapin. Sans doute mais, la définition d’un horizon est qu’il recule au fur et à mesure que nous avançons !
La gauche au pouvoir aux États-Unis n’a pas les mêmes soucis immédiats. Les prochaines élections n’auront lieu que le premier mardi de novembre et, si la croissance reste faible, elle est quand même au rendez-vous, malgré la décision de la Banque fédérale de ralentir l’activité de la planche à billets. Lundi soir à minuit était la date limite pour souscrire une couverture maladie dans le cadre de la réforme de la santé de Barack Obama, une révolution qui n'a pas été la catastrophe annoncée par certains mais qui divise toujours le pays. La Maison Blanche annonce déjà un bilan positif mais il faudra quand même attendre plusieurs mois avant de tirer des enseignements clairs de cette réforme baptisée « Obamacare », qui devait permettre à des millions d'Américains privés d'assurance maladie jusque-là d'être couverts.
L’Afghanistan va-t-il tourner la page ? Le bon taux de participation aux élections présidentielles le laisserait supposer. Mais nous restons sceptiques, les Talibans se moquent des élections comme de leur première babouche.
Le départ du contingent tchadien, 850 soldats sur les 6000 hommes que compte la Misca, n'est pas de nature à faciliter la mission de nos soldats en Centrafrique. Redoutables guerriers du désert, les Tchadiens ont montré au Mali leur remarquable efficacité pour traquer les islamistes. Mais à Bangui, la donne est différente. Mettre fin aux massacres entre les musulmans et les milices chrétiennes anti Séléka est une mission pratiquement impossible pour des contingents africains, sur un continent où les rivalités ethniques prennent systématiquement le pas sur toute autre considération. Les soldats tchadiens musulmans ne pouvaient qu'entraîner la suspicion des populations locales, chrétiennes à 80%. Les observateurs de l'ONU, qui accablent les Tchadiens, n'ont certainement pas tous les éléments en main pour être aussi catégoriques. Alors que la France réclame des renforts, c'est un élément majeur de la Misca qui s'en va. Et ce ne sont pas les 800 soldats que l'Europe a péniblement rassemblés, qui suffiront à combler le vide laissé par les Tchadiens.
La bonne nouvelle de la semaine, c’est bien évidemment la déroute de la gauche aux municipales. Dommage que Hollande n’en ait pas tiré toutes les conséquences !
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Fatold
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It’s really great that people are sharing this intnrmafioo.
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