Deuxième temps de Valls. La tête commence à tourner à beaucoup de gens mais François Hollande, lui, tourne en rond. Il vient de brûler sa dernière cartouche en forçant le maintien de Christiane Taubira pour garder les Sceaux. La prochaine fois, il lui faudra sérieusement considérer la dissolution de l’Assemblée ou sa propre démission. Une dissolution entraînerait sans le moindre doute une période de cohabitation. Une solution qui lui conviendrait parfaitement tant il a un goût prononcé pour « inaugurer les chrysanthèmes », suivant la formule consacrée, plutôt que pour gouverner la France. Mais qui donc serait en mesure aujourd’hui de prendre la place de Manuel Valls à Matignon ? Et avec quelle majorité pourrait-il/elle gouverner ? Il apparaît clair que les Français sont aujourd’hui tellement amers envers la classe politique que, en plus d’un taux d’abstention record, ils risquent d’éparpiller leurs voix. Nous verrions une baisse considérable des inconditionnels de la gauche, eux-mêmes très divisés et en nombre insuffisant pour remplir les bancs de l’Assemblée. On voit mal les électeurs renvoyer aux manettes l’UMP, bien trop empêtrée dans des affaires réelles ou suposées, et qui aura besoin de temps si elle doit s’en sortir un jour. Sarkozy ne se voit sans doute pas dans un autre rôle que celui de Président et son fichu caractère ne le prédispose pas à une cohabitation avec Hollande. Reste Marine Le Pen. Elle a déjà annoncé la couleur, en précisant toutefois qu’elle accepterait « si les Français lui donnait une majorité ». Mais nos médias ont tellement manipulé l’opinion ces dernières années qu’il n’est pas certain que les électeurs aillent beaucoup plus loin que l’envoi d’un grand nombre de députés FN à l’Assemblée, mais bien en dessous de la majorité absolue. De plus, le programme du FN, pour être appliqué, demanderait des pouvoirs qu’une simple cohabitation ne lui donnerait pas. Mais surtout, la situation de la France est dans un tel état que seul un Président fort, véritable Chef d’État, prêt à utiliser toutes les armes que lui confère la constitution – et même à en créer d’autres par référendum – pourrait être en mesure de mener la politique dont nous avons désespérément besoin.
Le troisième temps de la valse se doit donc d’être la démission de François Hollande.
Une situation illustrée par le millésime 2014 de la traditionnelle « université d’été » du PS à La Rochelle. Loin de la grand-messe habituelle, les très nombreux « frondeurs » du parti se sont réunis dans un amphithéâtre universitaire. Au premier rang de la réunion, qui a vu la naissance du mouvement « Vive la Gauche », se trouvaient Henri Emmanuelli et de nombreux parlementaires, sans compter la visite surprise de Christiane Taubira, ovationnée par la salle, alors que le nom de Manuel Valls était copieusement sifflé. Ce dernier a quand même voulu apaiser les esprits. Un rôle qui lui convient peu mais avait-il le choix ? Aux « frondeurs » qui l’accusent de mener une politique d’austérité, il aurait pu répondre d’aller voir ce qui se passe dans les pays où il y a une réelle austérité : diminution des salaires, suppression de la durée des indemnisations chômage, diminution du nombre de fonctionnaires, baisse des salaires des fonctionnaires etc.
Mais il ne l’a pas fait !
Dissolution et élections anticipées seront, par contre, bien au programme de l’Ukraine. Le président Porochenko a annoncé la dissolution du Parlement ukrainien et l'organisation d'élections législatives anticipées le 26 octobre. Les rebelles ont annoncé hier avoir lancé une offensive au sud de Donetsk, mais Kiev dit avoir repoussé ces attaques et capturé des soldats russes en territoire ukrainien. La participation active de soldats russes aux cotés des rebelles est-ukrainiens est désormais avérée et la défense de Poutine, qui affirme qu’il s’agit de « volontaires » n’y change rien.
Le Conseil européen a choisi Donald Tusk comme prochain président du Conseil européen, à la place du Belge Hermann Van Rompuy. L'Italienne Federica Mogherini prendra la tête de la diplomatie européenne, en remplacement de la britannique Catherine Ashton dont le passage à ce poste sera passé totalement inaperçu. Il en sera de même avec sa successeuse tant il est impossible de créer une fonction en l’absence d’organe. Pas de diplomatie sans défense, car il faut avoir les moyens de sa politique étrangère et l’Union Européenne en est totalement dépourvu.
Le califat de l'EI continue son nettoyage ethnique, commettant de nombreuses exactions dans le nord de l'Irak, notamment contre les minorités yazidie et chrétiennes. L'armée irakienne, appuyée par des miliciens chiites et combattants kurdes, a lancé un assaut pour desserrer l'étau autour de la ville turcomane chiite d'Amerli, à 160 km au nord de Bagdad, assiégée depuis plus de deux mois. Parallèlement, des avions américains, australiens, français et britanniques larguent de l'aide humanitaire sur la région. Mais les soldats irakiens, appuyés par des miliciens chiites et soutenus par des frappes aériennes coordonnées américaines progressent très lentement, village après village.
Les monarchies du Golfe se sont déclarées prêtes à agir, après un avertissement du roi saoudien contre le danger de ces djihadistes : « si on les néglige, je suis sûr qu'ils parviendront au bout d'un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique ». Cela fait froid dans le dos !
Nous aurions pu faire notre bonne nouvelle de la semaine du cessez-le-feu entre Israël et la bande de Gaza mais, à la réflexion, nous attendrons un peu.
Il est toutefois préférable de ne pas attendre pour nommer bonne nouvelle de la semaine la déclaration d'amour aux entreprises de Manuel Valls à l'ouverture de l'université du Medef. Il faut faire vite : cela risque de ne pas durer !
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