« Mésentente cordiale », « je t’aime moi non plus », les titres de presse concernant la visite de François Hollande à David Cameron relèvent tous de la facilité. En réalité, il ne fallait rien attendre de ce tête à tête sur les questions politiques ou économiques et si nous sommes déçus, c’est, paradoxalement, par le seul aspect positif de cette visite : la coopération franco-britannique concernant la défense.
Notons quand même la commande commune pour environ 600 millions d'euros de missiles antinavires légers destinés à équiper les hélicoptères des marines des deux pays, le cofinancement d'une étude concernant le futur drone de combat franco-britannique, le développement en commun de véhicules sous-marins détecteurs de mines, l'engagement à poursuivre la mise en œuvre d'une force interarmées de 10 000 hommes, tests par les Britanniques de véhicules blindés du français Nexter, l’accélération de la livraison de deux A400M à la Grande-Bretagne ou encore, le renforcement de l'aide britannique à la France au Mali et en Centrafrique sous la forme d'un soutien logistique aérien. Mais tout cela représente une bien modeste avancée depuis le traité de coopération militaire de Lancaster House, signé en 2010, et qui promettait d'accélérer la construction d'une défense européenne crédible. Nous aurions aimé entre autres que soit abordée la question de la mise en chantier d’un nouveau porte-avions que ni la France, ni la Grande-Bretagne n’ont actuellement les moyens de financer à elles seules. Il est fort regrettable que ce projet soit figé, car avec son unique porte-avions, la France ne peut assurer la permanence opérationnelle d'un groupe aéronaval, pourtant essentiel en cas de crise lointaine.
David Cameron a quand même salué, visiblement sans trop y croire, le changement de politique récemment annoncé par le président français. Une politesse qui n’a pas été payée de retour. Il était pourtant facile à François Hollande de constater in situ que la célèbre « inversion de la courbe du chômage » était possible avec une autre politique.
La Grande Bretagne n’est d’ailleurs pas seule à profiter de la reprise économique en Europe. Le chômage est en baisse depuis plusieurs mois en Espagne et au Portugal, et a même reculé en Italie au mois de décembre. Mais pour le gouvernement français, la décélération d’une augmentation équivaut à une réduction.
Pour la suite, le Premier ministre va installer le comité de pilotage des « assises de la fiscalité des entreprises » promises fin septembre par le chef de l'Etat pour apaiser des patrons étranglés par le niveau des prélèvements en France. Des assises, qui vont mobiliser experts, chefs d'entreprises et parlementaires dans quatre groupes de travail pendant plusieurs mois. Il faudra ensuite mettre en chantier les réformes proposées, malgré l’hostilité évidente des syndicats et la difficulté pour les entreprises de créer les emplois promis avant que la baisse éventuelle de leurs charges se matérialisent dans leur compte d’exploitation, leur permettant de baisser leurs prix de vente et de voir affluer à nouveau les clients, nationaux et internationaux. Tout ceci dans l’ordre, n’en déplaise à un gouvernement qui veut mettre la charrue avant les bœufs.
Deux jeunes adolescents partis combattre en Syrie sont arrêtés en Turquie et l’on découvre qu’il y aurait aujourd'hui près de 250 Français ou résidents en France partis combattre en Syrie, une centaine en transit pour s'y rendre, 150 qui auraient manifesté des velléités de s'y rendre, et 76 qui en sont revenus. Nos services de renseignements ont par ailleurs déjà dénombré 21 morts. Internet fait tourner une propagande djihadiste où se mélangent tous les fantasmes, les recettes de bombe, l’apologie du salafisme et de la mort en martyr. Se rendre sur le lieu des combats est apparemment facile : il suffit de prendre un car à la porte de Bagnolet à destination d'Istanbul, où les Européens ne sont pas astreints à visas, avant de rejoindre la frontière syro-turque et les nombreuses infrastructures mises en place par les rebelles. Nous avons dénoncé dès le début du conflit l’irresponsabilité de Laurent Fabius qui ne faisait pas la différence entre les opposants légitimement en révolte contre le régime dictatorial d’Al Assad et les islamistes qui voient dans le conflit syrien l’occasion d’étendre leur pouvoir. Notre ministre des Affaires étrangères porte une part de responsabilité dans cette affaire.
La semaine qui commence va voir nos parlementaires enfin occupés à une noble tâche : celle de devoir déclarer leur patrimoine et leurs prises d’intérêt. Une obligation destinée à éviter une nouvelle « affaire Cahuzac ». Il est intéressant d’entendre nos élus se plaindre du travail considérable que demande cette déclaration, preuve qu’ils ne s’y sont guère intéressé jusqu’à présent, ne serait-ce que pour déterminer leur assujettissement éventuel à l’ISF ou leur déclaration de comptes détenus à l’étranger.
Au-delà des nouvelles manifestations de ce dimanche 2 février qui ont rassemblé à peine un peu moins de monde qu’en 2013; au-delà des défections regrettables de Frigide Bardot ou de Jean-François Copé qui offrent au gouvernement l’occasion de parler de démobilisation, la bonne nouvelle de la semaine reste que les Français réalisent de plus en plus que la gauche au pouvoir se sert d’alibis pour détruire la famille traditionnelle. Hier c’était le mariage homosexuel, aujourd’hui c’est l’égalité entre les hommes et les femmes enseignée à l’école de manière idéologique, demain ce sera le renforcement du rôle d’un état omniprésent afin de « protéger » nos enfants de l’influence de leur milieu familial. Une tragi-comédie dans laquelle Vincent Peillon, ministre de l’Éducation, est naturellement appelé à jouer le rôle principal.
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