Ce truisme était énoncé dans le Figaro du 7 avril 2013. Au demeurant, les Français n’ont plus confiance en rien, ni dans leurs institutions, ni dans ceux qui exercent le pouvoir, ni dans ceux qui vont l’exercer, ni dans leur justice, ni dans leurs syndicats, ni dans l’école républicaine, ni dans … ni dans rien !
On peut accuser les Français d’être capricieux, frondeurs, révolutionnaires. Mais le mal existe et on ne peut pas accepter longtemps, dans une démocratie, que « Le dégoût et la défiance à l'égard des politiques gagnent du terrain. Pire, pour une écrasante majorité (77%), le personnel politique est corrompu. Rarement, les Français auront été aussi remontés contre les élus de tous bords. Ils éprouvent à leur encontre avant tout du dégoût (36%) et de la méfiance (32%). Et ils ne sont plus que 1% à ressentir du respect pour leurs représentants… » (Le Figaro, op. cit)
Les Echos du 17 décembre 2013 s’interrogent avec gravité sous le titre : « la France, une démocratie ? », tant « Les citoyens se sentent mal représentés. Le fonctionnement de nos institutions expliquant en grande partie ce dangereux vent de révolte ».
Le mal persiste puisqu’on lisait, encore plus récemment (3 mai 2014), dans « Libre Jugement, Libres propos » : « La V° République : un fossé entre électeurs et élus ».
Admettons-le, les Français sont versatiles, mais leurs représentants sont sourds, aveugles et, pour le moment, incorrigibles. En conséquence, la France voit naître et se multiplier organisations contestataires et sondages ravageurs, alors que les élus s’estiment injustement mal aimés.
Oui les contribuables sont contestataires. Pour ce faire, ils se sont même organisés dans un grand nombre d’associations et regroupés dans un ensemble de 350 000 militants : « Contribuables Associés ». Ses enquêtes, ainsi que celles de l’IFRAP (son homologue), sont régulièrement commentées : l’argus des communes, la France de la fraude, les subventions aux associations, l’argent des partis politiques…
Or, cette organisation est souvent critiquée par les élus qui ne veulent pas admettre le fait que les contribuables soient dans leur rôle quand ils analysent la conduite des affaires. N’est-ce pas le principe démocratique qui règle les rapports au parlement entre la majorité et l’opposition ? Le consentement à l’impôt n’est-il pas inscrit dans notre Constitution ? Peuvent-ils négliger leur rôle quand leurs critiques sont aussi souvent reprises par les Chambres Régionales des Comptes, la justice administrative… et la justice pénale ?
Les contribuables ne nient pas les difficultés des élus, principalement celles des élus locaux, mais ces derniers doivent respecter les rôles : ils ont sollicité leurs suffrages, et ceux à qui on impose de payer, ont le droit de formuler des critiques, ces critiques étant – par principe – « à charge ». A eux de susciter le moins de critiques possible et de mériter le respect de plus de « 1% des sondés » (cf supra).
« Quand on cesse de croire, on ne croit pas à plus rien, on croit à n’importe quoi ». C’est ainsi qu’est né le Poujadisme. C’est ainsi que naissent les révoltes et les révolutions.
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