En prétendant rebondir sur le plan européen, Emmanuel Macron veut carrément un Parlement européen à sa botte. Il n’a pas hésité, lors d’une conférence de presse à Luxembourg, à sommer en quelque sorte le PPE, parti populaire européen, groupe le plus important de l’Assemblée de Strasbourg et qui rassemble les élus de la plupart des partis de droite et du centre de l’Union européenne, d’exclure de ses rangs les députés hongrois, (et pourquoi pas polonais, autrichiens ou tchèques ?) qui y siègent.
Macron paraît avoir oublié la devise de l’Union européenne depuis l’An 2000 : “Unis dans la diversité”. C’est pourquoi le président du Groupe PPE, Manfred Weber, s’est contenté de répondre qu’il n’en était pas question et que le PPE avait vocation à rassembler toutes les sensibilités de la droite européenne. Député bavarois, membre de la CSU, et candidat à la présidence de la Commission européenne en tant que tête de liste du PPE pour l’ensemble de l’Union européenne, il ne pouvait guère répondre de façon plus ferme d’autant qu’il est soutenu dans sa candidature par la Chancelière allemande, Angela Merkel, que Macron souhaite entraîner dans ses visées par trop personnelles. En prétendant imposer les vues d’un chef d’État bien affaibli dans son propre pays, non seulement par sa chute dans l’opinion mais aussi par les résultats économiques de sa politique, il ne peut qu’agacer les autres États, à nouveau confrontés à une arrogance inconvenante dans les relations internationales.
C’est la raison pour laquelle le cercle de réflexion français, La Droite Libre et son président, Christian Vanneste, dénoncent énergiquement cette déclaration inopportune. Président de la République, il a le devoir de protéger les institutions. En prétendant dicter ses volontés à un parlement démocratiquement élu, il ignore la séparation des pouvoirs. En désignant nommément un groupe parlementaire dont ni lui ni sa majorité dans le parlement français ne sont issus, il fait montre d’une prétention qui confine au ridicule.
Cette déclaration ne sera, bien heureusement, suivie d’aucun effet puisque sur les vingt-huit pays actuels de l’Union européenne, vingt-sept n’y accorderont aucune attention. Mais elle est la confirmation de la volonté du Président de la République d’imposer un pouvoir personnel qui ne repose sur aucune légitimité. Les Français sont de plus en plus persuadés de cette dérive autocratique, ils ignoraient seulement la volonté macronienne de l’étendre à l’ensemble de l’Union européenne.
Cet incident doit attirer l’attention de toutes les oppositions en France à l’heure où Macron et son gouvernement veulent faire passer en force une réforme constitutionnelle. Son rejet sans le moindre compromis est aujourd’hui un impératif vital pour la démocratie française. Le Sénat est désormais le dernier recours de tous les démocrates français.
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