Le Parisien fait le point, dans son édition du 9 mars, sur les états d’âme qu’éprouverait le Premier secrétaire à vie du Parti socialiste, à la perspective d’avoir à remettre les clefs de l’Élysée à Marine Le Pen. Plus que jamais convaincue de la victoire nette de François Fillon à cette présidentielle, La Droite Libre n’évoquera donc pas le lot de consolation hilarant que serait une telle transmission de pouvoirs en cas de défaite.
Nous ne rirons pas de dérision à la mi-mai, rions tout de suite de cet individu, Président de la République par hasard, en nous rapprochant de Dieu qui, comme disait Bossuet « se rit de ceux qui maudissent les conséquences des causes qu’ils chérissent ».
Hollande, en guise de chantier de fin de mandat, a décidé, comme dit Le Parisien, de se « lancer dans un tour de France anti-Le Pen ». C’est écrit noir sur blanc sans que personne ne relève que n’étant pas candidat, faire campagne dans la position de président de tous les Français contre un candidat légal, est une forfaiture. Inutile de s’en émouvoir outre mesure, ce n’est que la poursuite du saccage de la France engagé par Hollande qui fait mine de s’inquiéter d’une montée du Front national dont il est le seul sciemment responsable.
La prétendue affaire Fillon n’est que le troisième étage d’une fusée patiemment construite par Hollande, quatre ans durant, dans le seul but de se faire réélire. Le premier étage était tout simplement ce dont il prétend maudire les conséquences : patiemment, Hollande n’a cessé d’exaspérer les Français, notamment les plus modestes, en appliquant point par point le programme de Terra Nova. Ce sinistre réservoir d’idées a théorisé la constitution sur mesures d’un électorat de substitution à la gauche, abandonnée des classes populaires, à base de fragmentation du pays en minorités, agressivement soutenues par des groupes de pression de tous poils subventionnés et médiatisés. Tout cela a été délibérément voulu par Hollande, avec pour seul objectif, celui de garantir à Marine Le Pen, sa qualification au second tour, certain de ne pouvoir remporter un second mandat que dans un face à face contre elle.
Le second étage de la fusée s’appelle Macron. Entré à l’Élysée dès le premier jour du quinquennat, il est, ensuite, devenu le ministre qui, sans vergogne depuis Bercy, utilisait les fonds à sa disposition pour constituer son réseau et se créer des affidés. La cagnotte épuisée, il démissionna fin août dernier, pour faire semblant de se présenter à la présidentielle. Le travail accompli au cours des quatre années précédentes commença alors de porter ses fruits sous forme de sondages flatteurs destinés à cristalliser un électorat de gauche évanoui. Avant Macron, la gauche toute mouillée, de Poutou à Pinel, ne dépassait guère les 30 % d’intentions de vote. Quelques éditoriaux complaisants et moult couvertures de magazines plus tard, la gauche avait déjà grappillé une bonne dizaine de points supplémentaires, dont Hollande était certain de conserver la plus grande part le moment venu. Macron annonce donc sa candidature le 16 novembre. Quatre jours seulement avant le premier tour de la primaire de droite, pour torpiller la candidature Juppé, chevauchant le profil Macron, et faciliter la victoire de… Sarkozy.
Il était alors temps, une fois la primaire de droite conclue, de lancer le troisième étage. Parce que, même avec une gauche à 40 % plutôt qu’à 30, le candidat de droite, fût-il Nicolas Sarkozy, était aussi certain que Marine Le Pen de se qualifier pour le second tour. Un bon dossier supplémentaire bien ficelé par un juge aux ordres, annonçant une mise en cause de… Sarkozy, suffisamment tard pour saboter sa campagne, ferait l’affaire. Et Sarkozy a bel et bien été renvoyé en correctionnelle par le juge Tournaire le 3 février dernier
Mais, comme toujours lorsque le plus retors des assassins croit avoir réussi le crime parfait, un grain de sable enraye la machine. Ce fut le triomphe de François Fillon… et le vendredi suivant, Hollande capitula au profit de Macron qu’il reconnaissait être son clone dans le livre qui envahissait les librairies et saturait les écrans de télé à cette époque-là.
Mais, pour avoir manigancé, combiné, manipulé, comploté, conspiré, trafiqué toute sa vie, on donne des réflexes à son entourage. C’est ainsi que le 9 janvier suivant, Gaspard Gantzer, directeur de la communication de Hollande, a rencontré Michel Gaillard, directeur du Canard Enchaîné.
Deux mois plus tard, Hollande fait semblant de se demander comment arrêter Le Pen en laissant même rassembler 500 signatures au cas où. Il mérite amplement le Prix Nobel d’Hypocrisie. Décerné, comme tous les Prix Nobel, pour l’ensemble de son œuvre.
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