Un boulevard s’ouvre à la droite française, le problème est qu’il n’y a personne dessus. Sur ce constat, Robert Ménard a organisé la semaine dernière les rencontres de Béziers et lancé Oz Ta Droite. Pour complaire à la gauche et aux media, aucun responsable des Républicains, et surtout pas les candidats à la primaire prétendument de droite, à l’exception de Jean-Frédéric Poisson, n’a fait le voyage de Béziers. Cette raison justifie, à elle seule, d’apporter son suffrage au président du Parti chrétien-démocrate.
La droite était à Béziers, les Républicains n’y étaient pas. Ils auront encore davantage de mal que naguère à prétendre incarner la droite. La Droite Libre, elle, et son président Christian Vanneste, y étaient. On entend, ici et là, que Béziers a été un échec. C’est, naturellement, ce que rétorqueront les journalistes et dont se gargariseront les dignitaires des Reps. D’échec, il n’y eut à Béziers que pour ceux qui en attendaient l’impossible.
Avec son talent coutumier, Eric Zemmour écrit en effet dans Le Figaro Magazine, qu’il s’agit d’un échec pour ceux qui croyaient qu’on organiserait la jonction entre le Front national et les Républicains, ou, précise-t-il, « entre la branche catho-libérale du FN, hostile à la ligne gauchiste de Philippot et la droite souverainiste de LR, hostile à Juppé ». Mais qui y croyait vraiment ? En revanche, toujours pour reprendre Eric Zemmour, « Béziers restera la ville où le peuple de droite a fait comprendre à ceux qui ne voulaient pas le comprendre où était l’essentiel : immigration, islam ». Autrement dit, le combat n’est pas là où les Républicains croient qu’il se déroule, dans les allées de Bercy entre experts-comptables qui, malgré leurs proclamations, sont d’accord pour ne pas réduire d’un micron la toute-puissance de l’administration, ce qui est totalement incompatible avec le desserrement de la dictature fiscale. Le combat est contre le grand remplacement, comme l’a souligné sous les acclamations, Renaud Camus à Béziers. Et comme l’a remarquablement synthétisé un autre excellentissime intervenant de Béziers, Charles Beigbeder, auteur de Charnellement de France, (Pierre-Guillaume de Roux, éditeur) dans lequel il indique le chemin de l’équilibre d’une société qui n’a peur ni de son identité, ni de ses entrepreneurs.
Certes, Eric Zemmour affirme que les rencontres de Béziers se sont déroulées soit trop tard pour influencer le programme présidentiel des Reps et du Front national, soit trop tôt pour faire comprendre au Front national que le mélenchonisme de Marine Le Pen et de Philippot est une impasse. Mais cela n’est que conjoncture. L’essentiel est dans le fond. Et sur le fond, la droite française existe, elle gagne du terrain et finira par s’imposer. Il y a quelque trente-cinq ans, peu après l’arrivée de Mitterrand aux affaires, André Bercoff écrivait : « pour battre la gauche, il faut se débarrasser de la droite ». C’est justement parce que la France ne s’est toujours pas débarrassée de cette fausse droite qu’elle ne s’est pas encore remise de ce funeste 10 mai 1981.
Laissons la parole à Charles Beigbeder qui vient de répondre de façon remarquable dans Figarovox à un certain Benoist Apparu, ex-éminence sarkozyste, rallié à Juppé et dont, qu’on se rassure, l’histoire ne retiendra pas le nom.
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Coriolan
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La synthèse nationale est formée par l’UDN, Union de la Droite Nationale, regroupant le MNR, la NDP et le PDF. Cette confédération alliée à la Ligue du Sud et au Réseau Identités, combat les dérives gauchisantes du FN mariniste philippotée. Dans l’historique du RPF, on décrit les manœuvres de J. CHIRAC et de la droite molle, intriguant pour empêcher Mrs Pasqua et de Villiers d’avoir les parrainages pour 2002, afin d’avoir JMLP au second tour. C’est un scénario comparable à la tactique hollandienne pour 2017 face à MLP.
Votre nouveau président, étant passé par ces appareils, en avait certainement entendu parler. Ces combinaisons occultes vont finir naturellement par lasser la population, dont le RDV de Béziers n’est que le prélude.
« Pourquoi il déçoit? Déception face à la versatilité. Le chiraquisme serait-il donc au réformisme, virtuel et synchrétique, ce que le priapisme est à l’amour: une tension excessive de l’être, à la fois permanente et sans objet? En votant Balladur, j’ai au moins le sentiment de choisir l’unité d’un homme, comme dirait l’autre. » Jean-Louis BOURLANGES dans l’Express du 16 février 1995.
– Emmanuel HECHT et Eric MANDONNET. Au cœur du RPR. Enquête sur le parti du Président. FLAMMARION
– Bertrand MARICOT. Le RPR et la construction européenne: se convertir ou disparaître? 1976-2002. L’HARMATTAN
– Jean-Paul BLED. Une étrange défaite, le piège de Maastricht. Lettre ouverte d’un gaulliste à J. CHIRAC. François-Xavier de GUIBERT.
– Jacques FREMONTIER. Les cadets de la droite. Points/SEUIL.
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