Il y a 40 ans, au soir du 2 avril 1974, une dépêche laconique annonçait la disparition du Président de la République, Georges Pompidou. Les commentateurs qui ne cessent de comparer de Gaulle et Mitterrand, ne parlent guère de lui. Il n’en serait pas marri, lui qui disait se préoccuper du travail qu’il aurait fourni plutôt que de la trace qu’il laisserait ou pas dans l’Histoire.
Suggérons tout de même aux maires nouvellement élus de lui rendre hommage par des voies portant le nom de Georges-Pompidou et qui sont bien rares. Il le mérite plus qu’amplement, en tout cas davantage que son successeur socialiste qui a donné le signal du déclin de la France.
Georges Pompidou, c’est l’homme du parc électro-nucléaire français ; c’est celui du rattrapage du retard dans les télécommunications et les autoroutes. C’est celui de la croissance de 5 % par an : en 1973, Edmund Stillman et son équipe du Hudson Institute, avaient pronostiqué l’envol de la France qui devenait devenir en 1980 le pays le plus riche d’Europe avec la Suisse et la Suède. Les choix exclusivement keynésiens effectués ensuite par Valéry Giscard d’Estaing, ont enrayé la marche en avant.
Simultanément à cette croissance effrénée, la France se dotait du premier ministère de l’Environnement au monde, confié à Robert Poujade. En même temps qu’il fut celui qui enclencha l’inversion de la courbe de la mortalité routière, en 1972, Georges Pompidou s’était contenté de limitations de vitesse adaptées aux voitures de l’époque.
Il avait, chevillé au corps, à la fois la défense de nos paysages et de notre patrimoine architectural et celui de nos libertés publiques. À 1 000 lieues des khmers verts d’aujourd’hui qui ne conçoivent l’écologie que punitive justement parce que l’environnement est le dernier de leurs soucis, loin derrière leur préoccupation de formater la société selon leur volonté.
Georges Pompidou avait, très tôt, manifesté sa crainte de n’avoir pas le temps de rédiger ses mémoires. Mais il avait aussi précisé qu’il n’en avait pas forcément le désir. Il était préoccupé de l’avenir de la France après lui mais pas de la prochaine échéance électorale, encore moins de la trace qu’il laisserait. C’est ainsi qu’il en a laissée une indélébile dans le cœur des patriotes.
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