Avocat au barreau de Paris, Gérald Pandelon est docteur en droit privé-sciences criminelles et docteur en science politique, diplômé de Science-Po. Chargé d’enseignement, auteur de plusieurs ouvrages, il est également membre du Bureau Politique de La Droite Libre. Il nous livre ici, dans un interview d’Atlantico, son analyse de la « délinquance au quotidien ».
ATLANTICO En 2017, le nombre d’agressions a atteint un nouveau record avec 1035 agressions enregistrées par l’Ordre des Médecins. Une situation qui devrait mobiliser, d’autant plus qu’elle concerne de plus en plus de fonctions libérales. Pour lutter contre cette situation inacceptable, l’Ordre des médecins propose la mise en place d’une application pour relier plus rapidement les médecins aux forces de police. N’est-ce pas d’une certaine façon ignorer le fond du problème ?
Cette application constituera une avancée significative puisqu’à ce jour il n’existe rien ; toutefois, aucun dispositif ne permettra de juguler réellement l’augmentation de la délinquance dont les causes sont connues, largement expliquées par tous les criminologues et par l’auteur de ces quelques lignes également depuis plusieurs années. La difficulté c’est que la vérité, en France, ne produit pas de politiques publiques, réalistes et courageuses. Or, une véritable politique publique qui se donnerait pour objectif de lutter contre la délinquance se devrait, au premier chef, d’examiner davantage les causes que les conséquences de l’augmentation des crimes et délits. Pourtant, la France ne répond qu’aux conséquences et rejette par idéologie l’examen des causes, notre pays refusant, par consensualisme ou « politiquement correct » mâtiné d’égoïsme, de s’attacher à l’étiologie criminelle.
Si agressions et incivilités se multiplient, ne faut-il pas envisager un vrai plan de lutte contre ces phénomènes, plutôt qu’une énième sonnette d’alarme ?