Ce matin encore, les télévisions rappelaient que l’Union Européenne recommandera, ou exigera, de corriger le budget 2015 de la France. Trop dépensière ! Pourquoi alors ne pas examiner ce que le budget français fournit au budget européen ? Adopté en mars 2014, il prévoit que la France contribuera pour 21,9 milliards d’euros, soit 17,6 % des contributions nationales. Pour mémoire : le produit net de l’impôt sur le revenu est de 74 milliards. Contrairement à Jean Jacques Rousseau, nous préférons le préjugé au paradoxe. Ainsi, depuis de nombreuses années manifestons-nous, sans être entendus, notre désapprobation de la politique étrangère à l’égard de la Turquie. Récemment, nous vous avons signalé le rejet d’un amendement à la loi de finances visant à réduire « la participation de la France au budget de l’Union Européenne d’un montant représentant la part de la France dans l’aide européenne à la préadhésion attribuée à la Turquie (163 millions d’euros) ». Nous avons sollicité notre député, M. Deflesselles, pour interroger le gouvernement au sujet des sommes mises à la charge des contribuables pour la préadhésion de la Turquie à l’Europe. Pour nous, il s’agit de cadeaux, seulement de cadeaux, car nos dirigeants avouent que la Turquie n’entrera jamais dans l’Europe. D’autant que l’Union Européenne (UE) engagée dans une guerre au Moyen Orient ne trouve pas dans la Turquie un allié efficace et elle le dit. En outre, nous apprenons aujourd’hui que l’UE a décidé de fournir 450 millions d’euros en 2015 pour la reconstruction de Gaza, soit 80 millions d’euros (17,7 %) à la charge des contribuables français. Ceci nous conduit à trois remarques et à un vœu: 1°) Il est paradoxal de demander à ces contribuables des sacrifices, et d’utiliser le produit de leurs sacrifices à réparer les erreurs ou les fautes de ceux qui ont pris l’initiative et la responsabilité d’engager un nième conflit armé. 2°) Nos députés seraient bien inspirés d’interroger le Quai d’Orsay au sujet de ce qu’ont coûté, les dix dernières années, à la France et à l’Europe l’autorité Palestinienne et le Liban et quel en était le résultat. 3°) L’Europe est une « grande impotente ». Elle est vouée aux rodomontades : Bachard Al Assad, ne tardera pas à être notre allié… elle a échoué dans le conflit ukrainien… Son rôle se limite souvent à être le tiroir-caisse d’actions inefficaces. Elle n’épargne pas, hélas, à notre pays le doublement de ses erreurs. Le vœu ? En matière de politique étrangère, les deniers des Français doivent être utilisés avec parcimonie. L’expérience prouve que, comme un miroir aux alouettes, ce domaine n’apporte de prestige, encore est-il éphémère, qu’aux hommes d’état, et suscite ensuite la désapprobation (la campagne de Libye). Puisse l’évocation de nos erreurs en la matière, avoir des vertus préventives !
La dette expliquée aux Français par Roger Deroche (Ligne Droite)
Le chiffre 2 suivi de douze zéros, c’est le moyen le plus spectaculaire trouvé par nos médias pour illustrer le niveau atteint par la dette de la France exprimée en euros.
Ce nombre impressionnant est souvent accompagné de commentaires destinés à frapper l’opinion – ce qui n’est pas une mauvaise chose – mais qui mérite explications.
On nous dit par exemple que cette dette devra être remboursée par nos enfants. C’est à la fois vrai et faux. Vrai parce que les sommes empruntées hier et aujourd’hui par l’État devront être remboursées à l’échéance. Faux parce que les sommes remboursées seront immédiatement remplacées par un nouvel emprunt. Une situation qui, tant que nous arrivons à garder la confiance des agences de notation, nous est actuellement favorable en raison de taux d’intérêt très faibles. C’est un peu comme une famille qui, ayant emprunté une somme importante pour acquérir sa maison, renégocierait son emprunt à des taux inférieurs à ceux du contrat d’origine. Pas facile sans doute, mais au niveau de l’État, tout devient possible tant que les prêteurs gardent confiance en notre capacité de rembourser. C’est toute la différence entre la micro-économie et la macro-économie. La micro-économie étudie la petite échelle. Elle s’attache donc plus à l’offre et la demande, ainsi qu’aux décisions des PME, comme les quantités à produire pour un bien et le tarif à lui fixer. La macro-économie, elle, s’attache à l’étude de l’économie à plus grande échelle. Son champ d’étude est l’économie nationale dans son ensemble.
Faut-il pour autant que la France continue de dépenser sans compter ? Certainement pas ! Sans être trop technique, il existe une formule qui permet de déterminer si notre dette nationale est stabilisée ou atteint un niveau dangereux pour la France, ce qui ébranlerait la confiance qu’ont les marchés financiers en notre pays.
Cette formule prend en compte le taux d’intérêt moyen de notre dette, environ 2,5% actuellement et qui ne devrait pas augmenter, voire même très lentement diminuer si nous pouvons continuer à emprunter à des taux plus bas. Mais, pour cela, il faut justement conserver la confiance des marchés financiers. On tourne en rond.
L’autre facteur important est le taux de croissance de l’économie (PIB). Il est actuellement très faible et les prévisions pour 2015 ne dépassent pas 0,5%. C’est pourquoi Manuel Valls était récemment en visite en Allemagne afin de convaincre nos voisins de contribuer à la relance de l’économie de la zone euro. Il s’est vu répondre par Angela Merkel que « une croissance durable n’est possible qu’avec un budget sain ». Or, en demandant un nouveau report à 2017 de l’objectif de déficit public de 3%, le moins que l’on puisse dire est que la France entretient les inquiétudes de la Chancelière pour qui l’économie européenne repose essentiellement sur la crédibilité de règles communes que la France ne cesse d’enfreindre.
Le dernier facteur est le taux d’endettement par rapport à notre PIB. Il a dépassé les 95% et ne montre aucun signe de stabilisation. Là encore les médias jouent à nous faire peur en projetant une dette publique atteignant un autre chiffre magique : 100% du PIB en 2015. Bien entendu, souligner que notre dette aura alors dépassé la totalité de la richesse créée par la France pendant une année entière impressionne le public. Pourtant ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel est d’arrêter l’hémorragie due à une politique socialiste qui, quoi que disent nos dirigeants, ne s’attaque pas vraiment à la dépense publique.
Pour expliquer aux Français ce qu’il faudrait faire, les médias n’hésitent pas à comparer la gestion de l’État à celle d’une famille qui ne devrait pas dépenser plus qu’elle ne gagne. Ce n’est pas faux mais rappelons quand même que ce sont souvent les familles aux confortables revenus qui empruntent le plus. Notons aussi que, d’une part, elles empruntent surtout pour se constituer un patrimoine et que, d’autre part, les banques leur prêtent volontiers justement parce qu’elles ont un patrimoine.
Au niveau d’un pays, le patrimoine n’a pas la même importance relative. Ce fut jadis le cas, lorsque que les monnaies nationales étaient garanties par les réserves d’or des pays concernés. Il n’en est plus ainsi depuis les années 70 et surtout depuis les accords de la Jamaïque des 7 et 8 janvier 1976. La France possède un patrimoine remarquable mais dont la valeur, difficilement chiffrable, est surtout très peu transformable en liquidités. Ce qui peut l’être appartient pour la plus grande part au domaine privé; si bien que lorsqu’un Russe, un Chinois, un Saoudien ou un Qatari achète un palace niçois ou parisien, ou encore un de nos prestigieux vignobles, même si cela nous fait regretter que de tels joyaux tombent entre des mains étrangères, cela ne fait entrer dans les caisses de l’État que les taxes applicables à la transaction. Le jour où le Palais de Versailles et la Tour Eiffel seront mis aux enchères, nous aurons vraiment atteint le fond du gouffre !
Enfin, un moyen efficace de rappeler aux Français la dure réalité de leurs finances consiste en l’affichage, facilement accessible par Internet, d’un compteur tournant inexorablement, nous rappelant la dette du pays et sa constante augmentation. Voir ce compteur afficher un taux de progression de 2800 euros par seconde a de quoi impressionner la famille française moyenne dont les revenus mensuels ont du mal à atteindre un tel niveau.
J’ajoute, pour conclure, que nous n’avons parlé que de la dette de la France envers les marchés financiers. Il existe une dette de l’État aussi importante liée à notre système de financement des retraites – essentiellement par répartition – qui n’est rien d’autre qu’une dette contractée par l’État envers les retraités de demain alors qu’il encaisse les cotisations d’aujourd’hui.
NESTOR JUPPE, LE VIEUX SAGE ?
D’accord, son prénom est Alain, mais que de ressemblances lui prête-t-on avec le Nestor de la mythologie : « le plus sage des héros de la guerre de Troie », « vieillard encore vaillant sur le champ de bataille, écouté avec respect par tous, surtout pour ses avis, son expérience » (Wikipedia). Si l’on en croit les sondages, et il y croit lui-même certainement, il présenterait toutes ces qualités. « Le meilleur d’entre nous », nous répète-t-on depuis 40 ans. Son âge Il admet « ne pas être un poulet de l’année » (in : « des paroles et des actes » du 02/10/2014). Certes, il est âgé sans être un « vieillard ». Il sera candidat à 72 ans quand De Gaulle, qui n’en avait que 68, croyait toutefois devoir rassurer les Français en rappelant que « ce n’est pas à cet âge qu’on devient dictateur ». En la circonstance, accordons-le à M. Juppé, si à cet âge les dirigeants des sociétés du CAC 40 sont écartés, il ne s’agit pour lui que d’une présidence éphémère de la République Française. Un seul mandat. « Il en a (tant) rêvé » dit-il (ibid). Ses avis Ses électeurs n’ont pas eu à s’en réjouir lors de la dissolution de l’assemblée nationale quand il était premier ministre. Un avis sur le sujet, au demeurant changeant, puisqu’en 2014, il affirmait : « Je ne crois pas à la dissolution car je ne crois pas aux vertiges suicidaires des députés socialistes ». A l’époque, il aurait pu s’abandonner seul à ce vertige suicidaire en démissionnant, sans entrainer ses amis députés dans l’explosion. Les contribuables lui doivent l’aggravation de l’ISF en 1996 – qu’il veut supprimer aujourd’hui – en inventant le plafonnement du plafonnement des patrimoines supérieurs à 1,5 millions de Francs. Pierre Dac rappelait que « les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir ». Les récents évènements montrent que la clairvoyance de l’ex-ministre des affaires étrangères, n’était pas la première de ses qualités quand il déclarait dans l’Egypte de M. Mohamed Morsi : “Plusieurs de ces jeunes (Frères musulmans) m’ont fait part de leur vision d’un islam libéral et respectueux des règles démocratiques”. Il est vrai, que selon M. Ivan Rioufol (Le Figaro du 12 mai 2014) : « Juppé reconnaît : «Jamais, tout au long de mon parcours scolaire et universitaire, on ne m'a proposé d'ouvrir le Coran, dont j'ignore à peu près tout ». Cette ignorance ne l’empêchait pas d’affirmer : « la présentation qui est parfois faite de ce mouvement mérite sans doute d’être révisée», et d’ajouter : «nous nous sommes peut-être laissés intoxiquer quand on nous disait ces dernières années : “Les régimes autoritaires sont le seul rempart contre l’extrémisme.» ? La stratégie qu’il avait proposée et fait adopter se finit en désastre en Libye et en Syrie Abrupt dans ses jugements comme dans ses avis, il scotomise une partie des faits. Il néglige par exemple la préservation des populations israéliennes frontalières, quand il s’interroge sur : « ce qu'Israël peut espérer de son offensive actuelle contre la bien dénommée bande de Gaza (…) où il cherche à détruire les bases du Hamas, mais où l'on voit surtout des familles terrorisées prises au piège sous les bombardements de Tsahal". Ce n’est pas seulement en politique étrangère qu’il « choisit la voie molle et centriste », « l’apaisement »… ou les méandres, rançon de son ancienneté politique. « En 2002, selon I.Rioufol (ibid), celui qui était alors président de l'UMP se disait prêt à suivre l'air du temps qui était à l'altermondialisme, mouvement aujourd'hui disparu. Le multiculturalisme qu'il caresse aujourd'hui avec une semblable légèreté lui réservera la même déconvenue». Son expérience L’expérience, c’est « le nom que chacun donne à ses erreurs ». Ni en ses erreurs, ni en ses fautes, il n’a manqué d’expérience : un gouvernement conduit au désastre en 1997, ses échecs à la députation (2007), le secrétariat général d’un parti politique qui pourvoyait à des emplois fictifs …et… une expérience, en théorie inattendue, des prétoires du tribunal correctionnel de Nanterre et de la cour d’appel (2004), des appartements « familiaux » dans des HLM que l’on est obligé d’abandonner… Le soutien aujourd’hui de M. Chirac est mal venu. Leur action conjointe dans la mise en place des emplois fictifs de la mairie de Paris, reconnue par la justice, a coûté 2 ans de prison avec sursis à un ancien président de la République, et 14 mois avec sursis, à son protégé. En revanche, la condamnation (trop) exemplaire, à 4 ans de prison, dont un an ferme, d’une (obscure) députée socialiste, provoque en ce moment une campagne de signatures en faveur de l’inéligibilité à vie pour les hommes politiques condamnés. Quel est le candidat qui l’inscrira dans son programme ?
C’est bien une débâcle socialiste au Sénat
Ce n'est pas parce qu'on répète en boucle le même mensonge que ça devient une vérité. Depuis dimanche après-midi, les socialistes répètent que les élections sénatoriales ne se sont pas soldées par la bérézina attendue et cette affirmation est reprise sans le moindre esprit critique. La plupart des commentateurs prétendent que la gauche résiste. Rappelons les faits : le Sénat n'a été renouvelé qu'à moitié hier et c'était la moitié la plus favorable à l'opposition nationale. En d'autres termes, l'UMP, l'UDI et les divers droite avaient plus de sièges à renouveler que le PS et ses alliés.
On constate que ceux-ci qui disposaient d'une majorité de 6 sièges (178 contre 167) descendent à 157 contre 191. Ils perdent donc 21 sièges alors que sur les 178 sièges à renouveler, seulement 59 devaient l’être au scrutin majoritaire.
Les rodomontades socialistes reposent uniquement sur deux départements : la contre-performance de l’UMP dans les Bouches-du-Rhône où la liste Gaudin a manqué de 5 voix un quatrième siège, au profit de la socialiste Samia Ghali. Le PS peut toujours dire qu’il a limité les dégâts parce qu’il pensait n’avoir aucun siège dans les Bouches-du-Rhône.
Le seul autre motif de satisfaction des socialistes réside dans la Drôme où ceux-ci qui disposaient des trois sièges grâce au scrutin majoritaire n’en perdent qu’un seul à la proportionnelle parce qu’ils pensaient en perdre deux. Et surtout que l’élu qui a réussi cet exploit est le président de leur groupe.
Le PS limiterait donc les dégâts parce qu’il a deux sièges de plus qu’il ne croyait… Bigre ! mais c’est faux. En instaurant la proportionnelle dans les départements à trois sénateurs, il espérait en faire élire un dans l’Eure, en Eure-et-Loir, en Savoie et en Vendée. Sa manipulation n’a pas fonctionné, puisque les trois sièges sont allés à l’opposition. Total : le PS en escomptait donc deux de moins dans les Bouches-du-Rhône et la Drôme et en espérait quatre de plus ailleurs. Il est donc à moins deux.
Soyons justes : il ne pensait pas en gagner un dans le Vaucluse où il a profité des listes dissidentes à droite et craignait beaucoup en Dordogne où il a sauvé ses deux sièges au majoritaire. Mais, comme dirait Cambadélis en réponse à sa collègue socialiste qui stigmatisait des achats de voix dans les Bouches-du-Rhône, dans ce département, la tête de liste socialiste est président du Conseil général.
On en arrive donc à un PS qui, après analyse précise et détaillée, obtient un siège de plus qu’il n’espérait. Quel vigoureux frein à la bérézina ! on en reste pantois.
Qu’il nous dise d’ores et déjà combien il perdra de sénateurs en 2017, lorsque la totalité de la Haute Assemblée aura été renouvelée après les municipales de cette année ! La bérézina socialiste ne sera alors qu’une vaguelette bleue s’il en perd un de moins…