Stasiland
Hollande jugerait donc « insupportable » la tribune publiée par Nicolas Sarkozy. Quant à tous les apprentis dictateurs, au premier rang desquels Valls et Taubira, qu’il a installés au gouvernement, ils montent sur leurs grands chevaux, le premier accusant l’ancien président de la République de vouloir « tout détruire », la seconde prétendant qu’il injurie ainsi « les citoyens français ».
Rappelons les faits à l’origine de ce cri du cœur de l’ancien Président de la République : des juges appartenant au syndicat qui l’avait affiché sur le mur des cons, ont placé tous ses téléphones sur écoute pour trouver la preuve d’un financement libyen de sa campagne électorale de 2007. La réalité de cette information est sûrement difficile à appréhender pour le quidam. Il faut s’imaginer que Sarkozy étant sur écoute depuis huit mois, des flics sont au courant de tous ses faits et gestes, du nom de tous les gens qu’il appelle et surtout de ceux qui l’appellent. Qu’il s’agisse de parler de pêche à la ligne, de la dernière facétie de Fabrice Lucchini, du dernier mouchardage de Mediapart, de la nouvelle maîtresse de Tartempion, du dernier séjour à l’hôpital de Zorglub, etc.
Lorsque quelqu’un est écouté, tous ses correspondants le sont. Il s’est d’ailleurs trouvé des bonnes âmes pour dire qu’il n’y a rien à redouter aux écoutes si on n’a rien à se reprocher. Des éminences socialistes, et pas des moindres, se sont même indignées au motif que ce sont les gangsters qui ouvrent des lignes téléphoniques sous un faux nom. J’espère surtout que Nicolas Sarkozy en a ouvert plusieurs sous des noms qu’on ne connaît pas ! car, ce sont là des injures suprêmes aux anciens citoyens est-allemands qui ont eu à souffrir, au jour le jour, des agissements des IM [Inoffizielle Mitarbeiter], les collaborateurs non-officiels de la Stasi, qui assuraient ce travail au quotidien.
Comme Hollande l’a dit clairement, il « sait tout des faits et gestes de Sarkozy ». Et ce qui se passe est parfaitement illégal. Car, rappelons-le, les juges n’ont rien trouvé sur le prétendu financement libyen et motivent la prolongation des écoutes par une prétendue histoire de trafic d’influence qui, au minimum, n’a influé sur rien. Ah si ! les flics ont entendu l’avocat de Nicolas Sarkozy évoquer des « bâtards ». En France, on téléphone à un ami avec qui on évoque un individu en des termes peu académiques et les flics sont au courant : ça se passait très exactement de la sorte en RDA. En RDA, les conséquences pouvaient en être des interdictions d’études, professionnelles, de voyages à l’étranger. En France, en 2014, ça se retrouve dans les journaux, c’est la seule différence.
Que se passe-t-il en France en 2014 ? Un ministre de l’Intérieur gaze des familles qui manifestent pacifiquement ; interdit des mouvements politiques après une bagarre qui a mal tourné ; maintient en détention arbitraire l’un des protagonistes de cette bagarre au seul motif qu’il est de droite et que la victime était un militant d’extrême-gauche ; il déclare dans une interview que l’électeur peut voter à droite s’il le souhaite à condition que la droite soit de gauche. Une femme ministre de la Justice, probablement désoeuvrée, pond un livre dans lequel elle accuse la Terre entière d’être raciste et par lequel elle assure poursuivre le combat contre ceux qui ne pensent pas comme elle.
Le Premier ministre, lui, prononce à 48 heures d’une élection municipale, un oukase enjoignant aux électeurs d’empêcher l’élection du moindre maire d’un parti qui ne lui plaît pas.
Et tous ces gens-là de s’offusquer que Nicolas Sarkozy ait énoncé la vérité. Un détail : les mêmes n’ont rien dit lorsque le Mouvement des jeunes socialistes avait publié une affiche grimant Sarkozy en Hitler. Ils n’ont pas été poursuivis. Il est vrai que les mouchards n’étaient pas poursuivis en RDA, ils étaient payés pour ça, tout comme le Mouvement des jeunes socialistes perçoit les dotations versés par le contribuable au Parti socialiste.
A QUOI SERT L’ONU ? A QUOI SERT L’UNION EUROPEENNE ?
A QUOI SERT L’ONU ? A QUOI SERT L’UNION EUROPEENNE ?
Gabriel Lévy
20 mars 2014
Maintes fois nous sommes-nous interrogés sur l’utilité de ces institutions, forcément impuissantes, mais suffisamment arrogantes pour cacher leur inefficacité ! Elles devaient prévenir les conflits, mais il fallait être bien naïf pour imaginer que minuscules et grands états pouvaient s’unir pour imposer la paix, ou même seulement l’arrêt des combats quand ceux-ci étaient déjà engagés.
La piteuse situation de ces institutions face aux derniers développements en Ukraine donne raison à cet auteur corrosif du siècle dernier, Ambrose Bierce, selon lequel « l’ultimatum est la dernière exigence avant les concessions ». Dans le cas d’espèce, il fallait admettre que la langue nationale est le premier ciment d’une nation et que, parfois, « les frontières sont des lignes imaginaires séparant les droits imaginaires de l’un, des droits imaginaires de l’autre. » (ibidem). Madame Carrère d’Encausse ne disait pas autre chose hier sur nos plateaux de télévision. Les rodomontades de MM. Hollande et Fabius, pour habituelles qu’elles soient, étaient contre productives..
Mais pouvons-nous faire le procès de ces institutions sans faire le procès de la politique étrangère française depuis 50 ans ? De « grandes incapacités, à peine méconnues, » l’ont conçue et l’entretiennent ! A la persistance des erreurs de M. Chirac à M. Sarkozy, il faut ajouter celles de M. Hollande qui va fournir des armes lourdes à l’armée libanaise, sachant pourtant qu’elles finiront dans les mains de fanatiques qui ne nous veulent aucun bien. Inutile de demander à ce président d’être obsédé par l’exemple de la Lybie dont il affronte les conséquences au Mali et en Centre Afrique.
Ces deux « machins », l’ONU et l’UE, n’étant pas suffisants, il s’en est fallu de peu qu’un nouveau soit créé : l’Union pour la Méditerranée ! Depuis, que « sont nos amis devenus », MM. Moubarak et Ben Ali ? Dédaignés, honnis aujourd’hui par nos « élites » et, en particulier, par M. Juppé, ministre il y a peu des affaires étrangères qui déclarait dans l’Egypte de M. Morsi (2011) : « la présentation (des Frères Musulmans) qui est parfois faite de ce mouvement mérite sans doute d’être révisée », ajoutant : « nous nous sommes peut-être laissé intoxiquer quand on nous disait ces dernières années : « les régimes autoritaires sont le seul rempart contre l’extrémisme ». Ce dernier, nous dit-on, est encore « le meilleur d’entre nous »,
« Vers l’Orient compliqué, on ne peut voguer qu’avec des idées simples ». Ce qui se passe en Syrie nous révulse, mais n’est-ce pas justement cet Orient compliqué, là où même « Dieu ne reconnait pas les siens », qui a calmé les ardeurs de MM. Obama et Hollande ? M. Juppé (bis repetita), qui admettant (enfin) l’inutilité de ces institutions, estimait que « se retrancher derrière le feu vert du conseil de sécurité, c’est en réalité se rendre complice de l’inaction ». Ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine montre les dangers auxquels nous nous exposions avec la Syrie ayant la Russie comme alliée.
La Méditerranée est aussi le rêve de nos barons provençaux qui ont construit à grands frais la « villa de la Méditerranée » pour accueillir conférences et colloques, alors que l’utopie méditerranéenne s’achève dans la dystopie, l’utopie virant au cauchemar, quand des hordes envahissent l’enclave de Mélilla.
TanA QUOI SERT L’ONU ? A QUOI SERT L’UNION EUROPEENNE ?t que la diplomatie française n’aura pas éliminé son complexe irraisonné à l’égard des pays arabes, elle sera incapable de mener une politique cohérente en Orient et en Afrique. Tant qu’elle n’aura pas pris son indépendance à l’égard de l’Europe, l’indépendance d’un fils majeur, mais aimant et attentionné, son peuple grondera.
La Lettre Hebdomadaire de Ligne Droite N° 14.11
Semaine 14.11 Lien vers la Lettre Hebdo de Ligne Droite publiée le 15.3.2014