Hier, c’était à qui annonçait une étape décisive dans la lutte contre le terrorisme. La prise d’une petite racaille, moins suicidaire que les autres, devenait un événement commenté par toutes les autorités et sur tous les médias. Son avocat lui-même, chevalier du droit, face à la police, devenait une vedette. L’arrestation sans bavure par les policiers belges avait sans doute empêché des attentats et permettrait un torrent d’informations. D’autre suspects avaient, comme par hasard, été identifiés afin que le rassurant feuilleton sécuritaire puisse se dérouler. Patatras ! Les attentats ont bien eu lieu, plus vite et plus fort que prévu ! Comme précédemment, la police belge n’a rien vu venir. Ou les explosions de l’aéroport et du métro étaient prévues depuis longtemps, ou elles sont une réaction rapide à l’arrestation de Salah Abdeslam. Dans le premier cas, cela montrerait un degré d’organisation et une importance du réseau dont le danger n’avait pas été évalué. Dans le second, la détermination et la souplesse dans l’exécution des islamistes seraient terrifiantes. Reste à savoir si le kamikaze avorté de
La France s’est mobilisée contre son islamisation
L’Europe s’est mobilisée samedi et dimanche derniers contre son islamisation. En France, les infatigables Riposte Laïque et Résistance Républicaine ont relayé cette mobilisation qui n’a pas eu l’heur d’être appréciée du gouvernement. À Calais, on a même gardé à vue un Général de Corps d’Armée, ancien patron de la Légion étrangère et des cabinets des trois Premiers ministres socialistes de la législature 1988-1993. En revanche, on ne sache pas que les gredins, autopromus no borders et qui excitent les clandestins contre les forces de l’ordre aient été le moins du monde inquiétés.
En Ile-de-France, plus de cinq cents participants se sont retrouvés dimanche à Rungis autour d’une douzaine d’intervenants dont j’ai eu l’honneur de faire partie. Si nous ne devions retenir qu’une seule intervention parmi toutes celles de la journée, ce serait le témoignage poignant de la Calaisienne Simone Héricourt, sur le calvaire qu’endurent au quotidien les habitants de Calais dans l’indifférence des pouvoirs publics, si ce n’est leur complicité avec les cohortes de voyous et d’ultra-gauchistes qui les attisent. On y apprend notamment que ce qu’on appelle la jungle de Calais est un territoire autonome, avec ses propres commerces et services, qui échappe totalement à l’État et aux forces de l’ordre qui y sont personae non gratae.
In mémoriam
Les blessures terroristes de la France auront fait couler encore plus d’encre que de sang. Tout honnête homme ne peut qu’hésiter à commenter le drame, la pudeur fait aussi partie de nos valeurs et vouloir tirer de la mort des preuves de la pertinence de ses analyses a quelque chose d’indécent. Le silence et le recueillement s’imposaient donc. Les morts enterrés, on peut oser écrire.
Ecrire notre compassion d’abord pour ces victimes de la barbarie mortes pour cause de blasphème pour certains, ou pour aller au bout de leur métier de défenseur de la paix publique pour d’autres ou pour avoir été là au mauvais moment ou pour avoir été juifs. Inégalité des causes mais compassion unique. Compassion universelle aussi, et à partir d’eux, tournée vers toutes les victimes, chrétiens persécutés, torturés et exécutés, juifs menacés et assassinés, musulmans morts dans les attentats censés servir leur foi, etc., toutes les victimes du terrorisme islamiste, oui toutes, partout dans le monde.
Nommer l’ennemi, puisque nous sommes en guerre, est la première évidence. C’est l’islamisme radical. Cela a aussi pour conséquence, puisque guerre il y a, d’adapter notre diplomatie à cette réalité, en utilisant la profondeur historique de notre politique arabe mais aussi en passant nos alliances au crible du financement de nos ennemis. Est-il besoin d’ajouter que la défense de notre civilisation passe par l’affirmation d’une Europe-puissance (comme le décrit Valéry Giscard d’Estaing dans son dernier livre) et ne saurait s’exonérer d’une alliance très nécessaire avec la Russie ?
La seconde est que le rassemblement pour vaincre soit national, avec tous ceux qui aiment la France et sa liberté.
La troisième est qu’il faut donner une réponse autre que les nécessaires mesures policières, d’exception si besoin est. Et là est la question la plus difficile : comment faire revenir à la patrie, ceux qui la détestent au point de préférer la haine communautariste à la paix civile ?
Le combat est aussi un combat pour nos valeurs. Et ce n’est pas la consommation débridée, les spectacles de masse, les jeux vidéo et le reste du frelaté contemporain qui peuvent répondre au besoin d’absolu propre à la jeunesse.
Et ce n’est pas, soyons réalistes, la liberté d’expression seule qui peut faire revenir les égarés ; a fortiori une liberté axée sur la dérision.
La dérision, surtout quand elle ne s’exerce pas d’abord aux dépens de sa propre personne, dans l’élégance qui doit toujours conduire à combattre son ego, est un mode de vie pour ceux qui disposent du confort matériel et moral de la société occidentale. L’irrespect, la charcuterie et le vin rouge cela peut être très sympathique mais ce n’est pas une réponse, sérieuse et pertinente, au mal être contemporain.
Seule une reconstruction patiente de l’humanisme occidental, la conscience de nos valeurs de civilisation, le goût de la vérité et du bien, l’idéal de l’honnête homme peuvent être un modèle de vie. Et il est à la portée de tous, là est notre idéal d’égalité.
Alain Finkielkraut, comme souvent, a bien analysé les choses en distinguant le parti du sursaut, qui défendra notre civilisation, du parti de l’autre qui restera fasciné par l’ennemi islamiste et tétanisé par la haine de soi et la mauvaise conscience.
Le parti du sursaut, c’est celui de la France mais il ne sera majoritaire que s’il porte haut des comportements exemplaires et un humanisme sans faille. Il faut en effet aussi convaincre l’autre, sans complaisance à l’égard de ses errements, mais sans haine et sans crainte de ce qu’il est.
La nation a vocation à rassembler tous ceux qui l’aiment, quelles que soient leurs religions ou leurs origines. A nous de la rendre à la fois vigoureuse, apte à se défendre et aimable. A chacun de comprendre qu’être digne de la France, de sa civilisation complexe et exigeante, est un effort de tous les jours.
C’est cet effort, cette dignité, cette aménité, cette exigence d’abord appliquée à soi-même, cette vision gaullienne en somme, qui rendra l’autre sensible à nos valeurs et le convaincra que ce sont elles qui vaincront car elles ont su vaincre en chacun d’entre nous ce qui rabaisse, pour nous porter, par l’effort, à faire au mieux notre métier d’homme.
Pierre Monzani
Intégration à la française
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une règle absolue, il arrive que les jeunes fiancés demandent à être reçus en mairie quelques jours avant leur mariage, histoire de se rassurer en prévision d’un instant qui promet d’être émouvant.
Avec bonne volonté et beaucoup d’empathie, une adjointe au maire d’une coquette petite ville d’Ile-de-France, a rencontré récemment deux jeunes gens plutôt sympathiques à qui elle a détaillé la future cérémonie. Elle leur a expliqué à quoi le mariage les engageait légalement tout en leur posant quelques questions pour en savoir un minimum sur la personnalité de ceux qu’elle allait marier.
À la clef, des réponses toutes plus édifiantes les unes que les autres. Apprenant que le futur mari, né en métropole de parents algériens, était français, l’édile s’enquit de la nationalité de la promise. Et celle-ci de répondre que, née en Algérie, elle a demandé et obtenu la nationalité française très facilement, parce qu’elle tenait à être elle-même Française et pas, uniquement, par mariage.
Heureuse qu’une jeune dame tienne à être Française par elle-même et pas par artifice, la gentille adjointe eut tout de même la présence d’esprit de ne pas l’en féliciter trop vite. En tout cas pas avant de savoir pourquoi elle tenait à être Française. Réponse spontanée : « parce que c’est commode ! »
Interloquée par pareille désinvolture et ravalant ses félicitations, Madame l’adjointe s’est simplement contentée de demander pourquoi c’était plus commode. « C’est plus facile pour trouver du travail et un logement… »
D’interloquée, elle en devint stupéfaite. Elle se contenta alors de demander aux deux tourtereaux s’ils envisageaient de célébrer un mariage religieux. « C’est déjà fait », répondit l’un des deux. À ce stade, la malheureuse élue locale ne se souvient même plus lequel a répondu le premier… Elle se souvient, en revanche, parfaitement de leur avoir rappelé la loi : « Mais vous savez que c’est interdit. Le prêtre ne peut célébrer de mariage religieux qu’entre deux époux légalement mariés ? Réponse : « mais c’était pratique, l’imam est un ami de la famille, il nous a mariés cet été au pays… »
L’histoire ne dit pas si l’adjointe a questionné les deux fiancés pour savoir à quel pays ils pensaient, eux qui ont la nationalité française… parce que c’est commode. Elle ne dit pas non plus si le préfet du département a porté plainte contre l’imam en question. Mais, comme disait Molière… « la justice en pleine mer… ». C’était déjà pour une histoire d’individu emmené comme esclave « en Alger ».
Aujourd’hui en France, les gens « intégrés » obtiennent la nationalité française parce que c’est commode et enfreignent la loi parce que c’est pratique. À ce tarif-là, inutile de se demander ce que font ceux qui ne sont pas « intégrés ».