La semaine a été principalement marquée par la visite d’État de François Hollande aux USA. Nous aurions mauvaise grâce à nier que ce fut, dans l’ensemble, un succès. Les plus « hollandiens » de nos médias (il en reste encore) n’ont pas manqué de souligner que les visites d’État sont très rares pour la Maison Blanche et que Nicolas Sarkozy n’avait pas eu droit à cet honneur. C’est pourtant bien cette France de la Fayette, cette alliée de toujours, qui a été reçue dans les deux cas. Aucun n’a pourtant mentionné que François Hollande est de gauche alors que son prédécesseur était de droite. Un distinguo qui ne plaide pas en faveur de Barack Obama mais que l’on peut comprendre. Au moment ou l’Amérique républicaine lui reproche de vouloir instaurer une protection sociale à la française, ce qui est largement exagéré, il était difficile au Président américain de sombrer dans le « french bashing » auquel certains médias américains se sont livrés.
Le reste du message de Hollande a surtout été adressé aux chefs d’entreprises français, présents ou restés en France, pour les persuader qu’il avait changé. Google n’était plus le démon qui refusait de payer ses impôts en France et Silicon Valley n’était plus l’antre du diable. Même Yvon Gattaz qui l’accompagnait a finalement concédé qu’il fallait accepter des objectifs chiffrés de création d’emplois, suite au « pacte de responsabilité » en cours d’élaboration. Mais il est vrai qu’un objectif n’est, après tout, qu’un objectif et que l’on sait ce qu’il advint d’une certaine « inversion de la courbe du chômage » promise, encore et encore, par notre président pour 2013.
Si les deux présidents partagent un déficit de popularité, celui de François Hollande reste abyssal et Barack Obama peut bénéficier d’une certaine reprise économique alors que la France a du mal à suivre. Une situation confirmée, une fois de plus, par la Cour des Comptes qui estime que le taux de croissance, et donc les rentrées fiscales, sont surestimées dans le budget 2014 et prévoit que, entre 3 et 6 milliards d'euros pourraient manquer cette année à la France pour tenir ses engagements de réduction des déficits. Et ce n’est pas l’annonce d’un PIB en hausse de 0,3% en 2013, au lieu des 0,1% prévus, qui va sans doute renverser la situation !
L’alliance Franco-américaine confirmée, Obama doit faire face au défi d’un autre allié. Kaboul l’a irrité une fois de plus en libérant 65 détenus jugés « dangereux » par les Etats-Unis, qui les soupçonnent d’être des talibans. Hamid Karzaï a voulu démontrer qu’il n’était pas la marionnette de Washington. Mais combien de temps tiendra-t-il après le départ du dernier GI ?
Le premier ministre italien a annoncé hier sa démission sous la pression du chef de son parti, l’ambitieux Matteo Renzi, qui devrait lui succéder à la tête du gouvernement. Sans donner de détails sur le contenu de son futur programme, M. Renzi a évoqué un « projet de relance radicale, de changement profond ». Depuis son arrivée à la tête du PD en décembre dernier et surtout depuis qu'il avait conclu un accord avec Silvio Berlusconi, Matteo Renzi multipliait les attaques contre l'exécutif Letta, lui reprochant sa lenteur et son manque de détermination.
Loin de nous l’idée d’envier à l’Italie ses institutions pour revenir à l’époque des chaises musicales de notre quatrième République; mais on se prend quand même à regretter qu’il ne soit pas possible en France de limoger un gouvernement d’incompétents. Sept ans, c’est long !
Pendant que nos syndicats étaient occupés à jouer aux « partenaires sociaux » sur le thème du « pacte de responsabilité », ce sont les chauffeurs de taxis qui ont contribué à ternir un peu plus l’image de la France en transformant la route des aéroports en gigantesques embouteillages. Comme toujours, ce sont les excès de règlements divers qui sont à l’origine du conflit entre les chauffeurs de taxis et les VTC (Véhicules de Tourisme avec Chauffeur), le principal intéressé : le client, n’étant pas invité à émettre son avis. La résolution temporaire du conflit a vu un nouveau recul du gouvernement. On peut regretter que, une fois encore, seules les professions capables de causer la chienlit soient entendues.
François Hollande a reçu vendredi 14 février le président tchadien, Idriss Deby, pour discuter de l’enlisement de la guerre civile en Centrafrique. Il a annoncé l’envoi de 400 hommes supplémentaires portant ainsi l’effectif français déployé en Centrafrique à 2000 soldats.
Nous avons regretté, dès le début de l’intervention française que, en se contentant de désarmer les rebelles de la Seleka accusés de massacres par la majorité chrétienne, la France n’ait pas clairement choisi son camp. Cette relative neutralité a favorisé la création de milices d'autodéfense, dites anti-Balaka, qui se sont fixées pour objectif d'effacer toute trace de la présence musulmane dans le pays. A Bangui, c'est pratiquement chose faite. Des dizaines de milliers de musulmans ont pris la route de l'exode. Il semble désormais impossible à la France d’imposer une solution d’unification du pays, tant la haine et le désir de vengeance est omniprésent.
La double bonne nouvelle de la semaine nous vient de Suisse. D’une part, parce que les gouvernants de ce pays ont eu le courage de demander au peuple son avis sur l’immigration; ensuite parce que ce peuple a fait preuve d’une implacable logique and refusant une immigration incontrôlée. Quoi de plus normal qu’un pays, quel qu’il soit, dont les frontières sont reconnues par l’ONU, mettent des limites au nombre d’étrangers admis en son sein. Les bonnes âmes qui voient autre chose dans cette réponse du peuple helvète ont des objectifs indignes d’un pays souverain.
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