Par Gérald PANDELON, avocat et universitaire, membre du bureau de La Droite Libre
La justice pénale fonctionne, en France, de façon paradoxale. Elle est volontiers laxiste lorsqu’il s’agit de mineurs délinquants multi-récidivistes et peut s’avérer en revanche particulièrement sévère à l’encontre d’un élu dont le casier judiciaire ne porterait trace d’aucune condamnation ; elle est clémente lorsque des policiers se font agresser voire, en raison de l’idéologie politique de certains magistrats, presque plus indulgente à l’endroit du voyou agresseur qu’envers le policier qui aura riposté en légitime défense.
Bien davantage, elle est très sévère voire impitoyable lorsqu’un professionnel du droit commet la moindre faute non intentionnelle car le concernant la présomption d’innocence n’existera pas (« en tant que juriste, il ne pouvait pas ne pas savoir » constitue le credo de tout magistrat du parquet et de tout juge ‘instruction, alors que cette assertion est en réalité très majoritairement erronée) ; elle est très laxiste lorsqu’il s’agira, en revanche, de poursuivre pénalement un collègue magistrat, même si ce haut fonctionnaire se sera rendu coupable d’une faute grave et donc intentionnelle.
Par conséquent, une justice pénale très sévère lorsque parfois les délits présumés ne portent nullement atteinte à l’ordre public et relèvent de fautes involontaires ; en revanche, empreinte d’empathie à l’endroit d’incivilités qui empoisonnent pourtant le quotidien des honnêtes citoyens.